Après deux années de procédures et d'âpres négociations, c'est la firme allemande Linde qui a été officiellement choisie pour prendre le contrôle et le management de l'Entreprise nationale de gaz industriels (ENGI). Au terme de l'accord, dont la signature est prévue pour aujourd'hui à Alger, Linde détiendra 66% du capital social et les pouvoirs de management, l'Etat algérien, ayant accepté d'être relégué au rang d'actionnaire minoritaire, est toutefois doté des pouvoirs que confère la minorité de blocage. Leader mondial du gaz industriel, Linde connaît déjà très bien l'ENGI avec laquelle elle s'est associée pour réaliser à Hassi Messaoud une usine de gaz de l'air (oxygène, azote et argon) opérationnelle depuis environ deux années. En tant qu'actionnaire majoritaire ayant, de surcroît, les pleins pouvoirs de gestion, Linde peut à l'évidence faire beaucoup plus pour l'entreprise en matière d'investissements productifs, de mise à niveau et de formation. La société de droit privée, dirigée par un PDG d'origine allemande désigné par Linde, prévoit d'investir quelque 80 millions d'euros pour concrétiser les projets du business plan. Il s'agit, entre autres, de la réalisation de deux unités de gaz de l'air et d'une usine de gaz carbonique et d'oxyde d'éthylène. La mise à niveau du management global des unités de production n'est pas en reste, la poursuite et l'approfondissement du travail largement entamé par Lahoucin Bouchrit, actuel PDG de l'ENGI, occupant une place de choix dans les objectifs du repreneur. Une formation de qualité sera, par ailleurs, dispensée à l'ensemble du personnel d'encadrement et de production, l'objectif étant de le préparer à travailler selon les standards mondiaux et de lui faire acquérir le savoir- faire requis pour élargir les applications de gaz industriels à un large éventail d'activités (pisciculture, hôpitaux, épuration d'eaux usées, préservation d'équipements contre la corrosion, conservation des aliments, préservation de l'environnement, etc.). En prenant le contrôle de l'ENGI, Linde s'ouvre donc un marché aussi large que diversifié. Ses débouchés déjà très importants en Algérie s'élargiront à terme à l'ensemble de l'Afrique du Nord. Elle prévoit d'augmenter d'ici deux années au minimum de 50% l'activité de l'entreprise. Notons, enfin, que cette prise de contrôle n'entraînera aucune perte d'emploi, les 700 travailleurs de l'ENGI étant, au terme du contrat de privatisation, assurés de garder leur poste.
