En dépit des incertitudes sur l'avenir de ce joyaux de l'hôtellerie urbaine qu'un appel à intéressement lancé par l'ex-ministère des Participations et de la Promotion des investissements prédestine à la location-gérance, les dirigeants de l'EG El Aurassi ont réussi à maintenir le cap de la croissance, avec à la clé, de nouveaux records en matière de chiffre d'affaires, de valeur ajoutée et de bénéfice. Le chiffre d'affaires (1,694 milliards de dinars) s'est accru de 3% par rapport à celui de 2005 et les profits (680 millions de dinars) d'environ 30% par rapport à l'exercice antérieur (473 millions de dinars). Avec un ratio d'à peine 22,6% (frais de personnels par rapport au chiffre d'affaires réalisé) et une valeur ajoutée (1,340 milliards de dinars) en nette progression, EG El Aurassi est, à l'évidence, une entreprise efficiente et très rentable. La confortable marge bénéficiaire qu'elle a dégagée lui permet de porter la valeur des dividendes à octroyer aux actionnaires à 45 DA par action contre seulement 40 DA l'année passée. Ces bons résultats ont, par ailleurs, conforté la valeur du titre coté en Bourse, l'action étant aujourd'hui stabilisée à sa valeur nominale de 400 DA. L'action El Aurassi peut, de ce fait, être considérée comme un bon placement. L'euphorie des bons résultats et la satisfaction légitime qu'elle procure à ceux qui en sont les artisans, se trouvent malheureusement quelque peu contrariées par l'incertitude des lendemains, insidieusement entretenue par l'absence totale de communication sur le sort que l'on réserve à ce prestigieux hôtel, que l'Etat a décidé de confier en location-vente avec obligation d'investissement à un opérateur étranger qui prendra, dit-on, le relais des managers actuels d'ici la fin du mois d'octobre prochain. Si Mohamed-Amine Messaid, président de la SGP tourisme et hôtellerie, actionnaire majoritaire de l'EG El Aurassi, a su trouver les mots qu'il faut pour rassurer les actionnaires quant à la continuité de l'activité de l'entreprise, la formation des travailleurs et la prise en charge des frais de rénovation et de mise à niveau de l'hôtel par l'opérateur retenu, beaucoup d'interrogations auxquelles il ne pouvait à l'évidence répondre en l'état actuel du processus (le délais de l'appel à manifestation d'intérêt ne sera atteint que demain), ont quelque peu conforté l'inquiétude, somme toute légitime, des actionnaires et des dirigeants d'El Aurassi. A l'occasion des débats en assemblée générale, nombreux étaient les actionnaires qui ont soulevé le problème de l'arrêt par l'ex-ministère des Participations du chantier de rénovation de l'hôtel qu'une entreprise turque détentrice du contrat avait entamé. L'entreprise sera-t-elle contrainte à payer des pénalités en cas d'arbitrage international donnant raison à l'entreprise turque ? Comment seront comptabilisés les capitaux investis par le locataire-gérant dans la rénovation de l'hôtel ? La structure du capital de la société El Aurassi ne risque-t-elle pas d'être chamboulée au point d'amoindrir la valeur des dividendes escomptés par les petits porteurs ? Autant de questions importantes restées sans réponses. Signalons enfin que l'assemblée générale ordinaire n'a pu procéder au remplacement des membres du conseil d'administration dont les mandats sont arrivés à expiration. L'opération a été renvoyée à une prochaine assemblée élective dont la date n'a pas été précisée. Le conseil d'administration ne pouvant siéger dans sa composition actuelle (pas de quorum), il est important que cette assemblée se réunisse au plus tôt.