L'architecte de Notre-Dame d'Afrique n'est autre que Jean-Eugène Fromageau (1822-1897), originaire de Saumur. A l'Ecole des Beaux Arts de Paris où il suit sa scolarité, il est élève de Constant Dufeux, chef d'atelier d'inspiration éclectique. Influencé par son maître, il se heurte à l'hostilité des tenants du style néogothique. Cela le ramènera, après la mort de sa femme, à accepter en 1855 le poste d'architecte diocésain d'Alger. Il y prend pied après avoir remplacé son condisciple atteint de cécité. Plusieurs édifices religieux sont à son actif, tels le grand séminaire de Kouba et le petit séminaire de Saint Eugène. Monseigneur A. Pavy, qui succéda (1846-1866) à Mgr Dupuch, premier évêque d'Alger, prendra la décision de construire à Alger un grand sanctuaire sur le modèle de celui de Fourvière, par lequel il est tellement influencé. Des jeunes filles du pensionnat du Sacré Cœur de Lyon avaient offert à Mgr Dupuch, en 1840, la statue en bronze de Marie, qui trône maintenant au chœur de la basilique. En 1855 a été posée la première pierre de l'édifice. Et ce n'est que le 2 février 1858 que commence le creusement des fondations. En 1866, l'exécution du gros œuvre n'est pas terminée et Lavigerie, nouvel évêque d'Alger, poursuit la construction. L'ornementation et l'ameublement sont réalisés entre 1868 et 1873. Il reste que l'édifice est connu pour son orgue, cet instrument vient de la Villa Georges dans laquelle il avait été installé en 1912 en présence du compositeur et organiste français Camille Saint-Saëns. A la mort des propriétaires, en 1930, l'orgue de la Villa Georges fut transféré à Notre-Dame d'Afrique. Mis en réfection en 2001 à Vaison la Romaine, il a été remonté dans la basilique et béni le 31 mai 2002. La basilique connaît une affluence nombreuse. Elle est visitée, soutient-on, par 300 personnes environ (plus de 100 000 visiteurs chaque année).