Le chantier de restauration de la basilique Notre-Dame d'Afrique a été ouvert le 15 juillet denier. « Les travaux ont commencé après qu'on ait attendu, longtemps, le déblocage par les services douaniers, des containers du matériel d'échafaudage au niveau du port », soutient Dominique Henry, chef du projet de restauration. « Sur les six containers déposés au port, deux seulement ont été dédouanés, il en reste quatre. Ils contiennent du matériel de levage et de taille de pierre », révèle-t-il, en assurant qu'il compte néanmoins sur la collaboration des douanes qui l'ont assuré que « la situation connaîtra son épilogue incessamment ». Un retard d'un mois a été enregistré dans les débuts des travaux de confortement dans leur première phase qui devait s'achever en avril 2008. Cette situation ne facilite pas la tâche de Gérard, le maître d'ouvrage français, installé à Avignon. Quelque vingt ouvriers ont été dépêchés sur place. « Ceux dépêchés par la société de Gérard seront épaulés par des Algériens embauchés dans le chantier-école, mis sur pied pour former des nationaux aux métiers de la restauration », soutient Henry, en faisant remarquer qu'un sous-traitant algérien Grousel participera aux travaux. L'architecte marseillais, Xavier David, auquel s'est associé un autre architecte algérien, suit de près les travaux. La cadence des travaux est freinée par « les retards de dédouanement » et seuls des clochetons ont été démontés. Des mesures de confortement ont été prises en avril 2005, pour éviter l'effondrement des pierres. Se trouvant au-dessus des portes d'entrée, les deux clochetons qui faisaient peser une réelle menace sur les visiteurs, ont été soutenus par des échafaudages. Les travaux touchant la nef ( partie comprise entre le portail et le chœur où se tiennent les fidèles), ont été retardés. « Cette phase devrait être achevée comme convenu en avril 2008 », rassure Henry. L'autre tranche, ayant trait aux deux autres parties, (chœur et au campanile), démarrera tout de suite après. Elle sera prise en charge par la même société, qui a, à son actif la restauration de Notre- Dame-de-la-Garde de Marseille considérée comme « le miroir et le pendant de l'autre côté de la Méditerranée » de « Madame l'Afrique ». Autre problème rencontré par le chantier est celui de la demande d'une ligne ADSL, qui tarde à être pris en charge par les services concernés. Toutefois, l'église reste toujours accessible au public et des offices religieux s'y déroulent normalement. Située à Bologhine, au sommet d'un promontoire, la basilique, qui nécessitera pour son confortement pas moins de 5 millions d'euros, fut l'œuvre de Jean-Eugène Fromageau, de l'école éclectique, qui en a fait l'une des plus belles basiliques au monde. Le gros œuvre de cette basilique qui est prise en charge par l'association diocésaine de Mgr Teissier, archevêque d'Alger, fut achevé en 1866, sa consécration n'est intervenue qu'en 1872 par le cardinal Lavigerie dont la statue se trouve toujours à l'entrée de l'esplanade.