Placée sous le thème « La protection des droits de la propriété intellectuelle dans un environnement numérique », la 19e Académie arabe de la musique a été ouverte solennellement par Mme Khalida Toumi, ministre la Culture, et ce, en présence d'un aréopage constitué d'artistes, de musicologues, d'ambassadeurs et de ministres. Dans son allocution inaugurale, Mme Khalida Toumi déclarera : « Cette 19e édition intervient dans un climat très âpre prévalant au Liban, en Irak, en Palestine et au Soudan. En matière de recherche et autre recensement de la musique arabe, le travail n'a pas encore été achevé. Aussi, ce congrès œuvre pour la préservation du legs créatif commun dans le monde arabe. On a régressé considérablement. Une musique (arabe) objet de déliquescence, usurpation et autre dilapidation. Une musique dont le système commercial est menacé. Aussi avons-nous impulsé la création d'une banque de données du patrimoine musical arabe. La musique est un langage unique et universel pour un avenir prospère. La terminologie de la musique arabe est riche. Elle diffère d'une région à une autre. Une diversité mêlant le maqam, le mouachah, le béchraf ou encore la touchia. » De front, la ministre de la Culture insistera sur l'importance de la musique classique andalouse dans le Maghreb, et par conséquent, sa sauvegarde par les anciens et les jeunes, ainsi que les associations. Cependant, elle soulignera la méconnaissance de la culture d'autrui dans le monde arabe, musicalement parlant. Aussi a-t-e porlle exhorté l'assistance à mettre tous les moyens nécessaires pour la vulgarisation de la musique arabe. « Car la musique est une expression, un espoir unissant et fédérant les rangs des peuples », indique la ministre de la Culture. Le directeur de l'Office national des droits d'auteur (ONDA) tirera la sonnette d'alarme quant à « la musique numérique » et ses incidences sans régulation aucune. Le représentant de la Ligue arabe, Mamdouh Mousili, prônera une lecture moderne de la musique arabe et la conception d'un guide exhaustif et d'une banque de données à cet effet. Le grand maître de la musique andalouse, cheikh Hadj Mohamed Ghaffour, à propos de cet événement, dira : « C'est un lieu fédérateur. C'est une occasion pour vulgariser la terminologie de la musique algérienne, ses modes, ses rythmes... Une richesse. » Il faut noter que l'Académie arabe de la musique, sous les auspices de la Ligue arabe, existe depuis 1932. L'Algérie a eu l'insigne honneur d'être l'hôte du congrès de l'Académie arabe de la musique en 1973, en 1981 et en 2001 (la 16e édition). Au programme de la 19e édition de l'Académie de la musique arabe figurent des travaux d'ateliers portant sur la terminologie, la protection de la propriété intellectuelle ou encore les mesures d'urgence pour la préservation de la musique arabe dans sa dimension plurielle et éclectique et des résidences de création regroupant des formations du Maroc, d'Algérie, du Liban, d'Egypte et de Jordanie transposées en concerts chaque soir. Par ailleurs, mention spéciale pour les organisateurs de cet événement, sans jeu de mots, aucune fausse note !