Le 19e congrès de l'Observatoire arabe de musique, fermera ses portes aujourd'hui, après cinq jours de travaux et de débats autour de la manière la plus sûre de sauvegarder un patrimoine. Lors de ce rendez-vous à la fois culturel et scientifique, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a insisté sur la nécessité d'écrire le patrimoine musical andalou selon “ les critères scientifiques en vigueur dans le monde ”. Cela dans le but de le mettre à l'abri des pillages et autres piratages, et surtout de lui conférer un cachet universel. Selon la ministre, une groupe de professionnels, travaille déjà au niveau de son département sur l'écriture de nombreux extraits de ce genre musical. Consciente du fait qu'une bonne partie de cette musique est perdue étant donné qu'elle a été toujours transmise de façon orale, Khalida Toumi a salué tout ceux qui œuvrent pour sa pérennité, notamment les associations culturelles. Cet événement qui s'inscrit dans le cadre de la manifestation, “ Alger, capitale de la culture arabe 2007” est intervenu, selon toujours la ministre, dans des circonstances “ marquées par les conflits armés et les crises, appelant à l'unité des rangs arabes en vue de bâtir un avenir plus prospère ”. Khalida Toumi reconnaît, par ailleurs, que les pays arabes accusent “ un retard considérable dans le domaine de la protection de la propriété intellectuelle”. Cette protection est, comme tout le monde le sait, devenue ardue dans un contexte marqué d'abord par les destructions massives de l'objet culturel, et ensuite par l'invasion des technologies de l'information et de la communication dans tous les domaines. De son côté , le directeur de l'Office national des droits d'auteur et des droits voisins (ONDA), Hakim Taousar, a souligné que la musique arabe “ a tendance à perdre du terrain en raison de l'émergence de la chanson commerciale, ce qui ne manquera pas d'avoir des répercussions négatives sur les prochaines générations d'artistes ”. A propos de la protection de la propriété intellectuelle dans le monde arabe, Taousar a précisé qu'elle s'avère nécessaire vu la prolifération du piratage, de l'Internet et de la numérisation. Le directeur général de l'ONDA a affirmé que la codification de la protection de la propriété intellectuelle “ permet de développer et d'encourager la créativité ”, soulignant que la publication et la distribution électroniques qui précèdent, désormais, l'impression, en raison de l'utilisation anarchique et démesurée des TIC, portent préjudice au créateur et à la propriété intellectuelle. Pour sa part, le directeur de l'Institut du monde arabe de Paris (France), Mokhtar Taleb Bendiab, a souligné la nécessité d' “adapter la musique Arabe aux tendances modernes, notamment dans le domaine de la chanson, sans toutefois négliger le patrimoine musical arabe antique ” ,et ce, pour permettre à la musique arabe de mettre en évidence le caractère civilisationnel de la culture arabo-musulmane. Bendiab a, de plus estimé qu'en vue de corriger “ les images fausses et erronées ” véhiculées à travers le monde sur les arabes et les musulmans, la musique arabe “ est appelée plus, que jamais à mettre en avant la véritable image du monde arabo-musulman ” à travers l'intensification des programmes culturels dans le cadre du dialogue entre les civilisations et pour le rapprochement entre les peuples ”. La présidente de l'Académie arabe de la musique, Ratiba Al-Hanafi, a, quant à elle, donné un aperçu de l'Etablissement depuis sa création, précisant qu' “il œuvre à façonner l'image et la culture du citoyen arabe en établissant des passerelles entre les Etats arabes ”. Le monde arabe assiste, actuellement, à “l'entrée de la modernité dans la musique arabe et à une propension à l'occidentalisation”, a remarqué Al-Hanafi appelant, dans ce contexte, les nouvelles générations à “ demeurer attachées à leur patrimoine culturel et spirituel pour éviter la déperdition de la musique arabe ”. Cet événement culturel a permis, par ailleurs, aux participants de se pencher en particulier sur le thème de “ la terminologie de la musique arabe ” à travers des conférences scientifiques qui tentaient la découverte d'une terminologie dans le domaine de la musique dans le monde arabe. Ce rendez- vous a été, enfin, ponctué par plusieurs soirées artistiques réunissant des troupes musicales algériennes et arabes.