Débat n Les travaux du 19e congrès de l'Observatoire arabe de musique qui se poursuivront jusqu'au 27 juin se sont ouverts hier samedi à l'hôtel Sheraton. Dans son discours inaugural, Mme Toumi, ministre de la Culture, a indiqué la nécessité d'écrire le patrimoine musical andalou selon «les critères scientifiques en vigueur dans le monde» en vue de sa préservation, avant d'ajouter que l'écriture du patrimoine musical andalou a pour objectif également de conférer à la «musique andalouse un cachet universel». Elle a également précisé que son département a déjà entamé l'écriture de nombreux extraits de ce genre musical. Concernant la protection de la propriété intellectuelle dans le monde arabe, la ministre a souligné que «les pays arabes accusent un retard considérable dans ce domaine», indiquant que le patrimoine arabe «fait l'objet de destruction et de pillage eu égard à l'invasion des technologies de l'information et de la communication dans tous les domaines». Pour sa part, le Directeur de l'Office national des droits d'auteurs et des droits voisins (Onda), Hakim Taousar a indiqué que la musique arabe «a tendance à perdre du terrain en raison de l'émergence de la chanson commerciale, ce qui ne manquera pas d'avoir des répercussions négatives sur les prochaines générations d'artistes». ? propos de la protection de la propriété intellectuelle dans le monde arabe, M. Taousar a souligné qu'elle s'avère nécessaire vu la prolifération du piratage, de l'Internet et de la numérisation. La protection de la propriété intellectuelle dans le monde arabe nécessite une codification afin de «bâtir et protéger l'édifice de la musique arabe», a-t-il par ailleurs précisé. Le directeur de l'Institut du monde arabe de Paris (France), Mokhtar Taleb Bendiab a, de son côté, souligné la nécessité d'«adapter la musique arabe aux tendances modernes, notamment dans le domaine de la chanson, sans toutefois négliger le patrimoine musical arabe antique», et ce, pour permettre à la musique arabe de mettre en évidence le caractère civilisationnel de la culture arabo-musulmane». La présidente de l'Académie arabe de la musique, le Dr Ratiba Al-Hafni, a, quant à elle, donné un aperçu de l'établissement depuis sa création, précisant qu'«il œuvre à façonner l'image et la culture du citoyen arabe en établissant des passerelles entre les Etats arabes». Le monde arabe assiste actuellement à «l'entrée de la modernité dans la musique arabe et à une propension à l'occidentalisation», a souligné le Dr Al-Hanafi appelant, dans ce contexte, les nouvelles générations à «demeurer attachées à leur patrimoine culturel et spirituel pour éviter la déperdition de la musique arabe». Il est à souligner, par ailleurs, que cet événement culturel se penchera sur le thème de «la terminologie de la musique arabe» à travers des conférences scientifiques visant à «éclaircir, définir et découvrir la terminologie dans le domaine de la musique dans le monde arabe» et aussi à «expliquer les concepts liés à la musique arabe».