Le procès de l'affaire de détournement de 213 milliards de centimes de la Banque extérieure d'Algérie (BEA) de Sig, à 45 km du chef-lieu de la wilaya de Mascara, s'est ouvert hier à la cour criminelle de Mascara. 78 accusés pour les chefs d'inculpation de détournement et de dissipation de deniers publics, participation à la dilapidation de deniers publics, délit de détournement et de dissipation de deniers publics et participation, faux et usage de faux, destruction de pièces comptables, escroquerie, trafic de billets, abus de confiance, émission de chèque sans provision défileront à la barre. A l'ouverture de l'audience, le président de l'audience Hade Abdel Karim en l'occurrence, procédera à la libération de certains témoins, en leur demandant de laisser leur numéro de téléphone portable en cas de besoin. En prenant la parole, un avocat de la défense a fait remarquer que certains accusés présents sont portés en état de fuite et a demandé l'annulation de mandat d'arrêt lancé contre eux. La plupart des avocats de la défense, à leur tête Me Mokrane Aït Larbi, ainsi que ceux de la partie civile ont demandé le report de procès jusqu'à ce que la Cour suprême tranche concernant les pourvois en cassation introduits par 19 accusés. De son côté, le procureur général refusera le report du procès. « Le parquet général a un avis contraire. Le dossier des accusés qui n'ont pas introduit des pourvois en cassation est prêt. Il y a des accusés en détention préventive depuis longtemps », dira le procureur général. Interrogé par le procureur général, les accusés détenus, au nombre de 17, ont demandé que « l'affaire soit jugée ». Certains avocats n'acceptent pas les déclarations du procureur général. « Je ne suis pas d'accord avec l'opposition du ministère public », dira un avocat de la défense. « Il y a atteinte au droit de la défense », ajoute un autre. Au cours d'une pause, Me Aït Larbi n'hésite pas à faire une déclaration à la presse. « Certains des accusés sont détenus depuis quatre ans pour émission de chèques sans provision. Pourquoi ne bénéficient-ils pas de la mise en liberté provisoire ? » D'autres avocats ne sont pas d'accord avec le report du procès. « Ces avocats qui demandent le report du procès, leurs clients ne sont pas emprisonnés. Nous ne sommes pas d'accord avec eux, nous voulons que l'affaire soit jugée », nous dira un avocat. Le président de l'audience, après la pause, annoncera le refus de reporter le procès. « Puisque le dossier est prêt, la demande des avocats concernant le report du procès est rejetée », dira-t-il. Ensuite, il procédera à la libération des 19 accusés qui ont introduit des pourvois en cassation. « Ces derniers seront jugés après que la Cour suprême aura tranché les pourvois en cassation qu'ils ont introduits », nous dira un avocat. Parmi les 78 accusés dans cette affaire de détournement, 12 accusés sont emprisonnés, 5 en liberté provisoire et une trentaine d'accusés sont en fuite.