Le directeur de la Fonction publique revient sur la situation du secteur, les mesures prises par sa direction en vue d'améliorer et le quotidien des fonctionnaires et le service devant être offert aux citoyens. Votre direction est connue pour être plutôt discrète. Là, vous organisez une journée portes ouvertes sur la Fonction publique. Est-ce à dire que vous avez décidé de vous ouvrir davantage ? Quel est l'objectif recherché à travers cette initiative ? Cette journée s'inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée de la Fonction publique en Afrique et qui correspond au 23 juin. A la faveur de cet événement, l'Algérie s'associe à tous les Etats du continent africain pour la promotion d'une administration africaine qui répond aux exigences de la bonne gouvernance. A travers cette célébration, l'Algérie exprime un message d'adhésion et de cohésion au programme du Nepad en matière d'intégration africaine sur le plan du développement. Cette journée tombe à point nommé avec l'adoption du nouveau statut général de la Fonction publique qui consacre une administration moderne adaptée à l'évolution de son environnement institutionnel, économique et social. De par l'importance de ses effectifs et la densité de ses relations avec le citoyen, la Fonction publique constitue un instrument incontournable de modernisation de l'Etat, notamment dans l'amélioration des prestations du service public, la valorisation et la gestion des ressources humaines en favorisant la formation, la qualification et la compétence, compte tenu de la complexité des missions de l'administration publique. Les questions du faible niveau des salaires et des salaires impayés des travailleurs du secteur public restent d'actualité. Comment comptez-vous traiter toutes ces questions ? La direction générale de la Fonction publique représente l'Etat employeur avec 1 528 000 fonctionnaires et agents publics lors de l'adoption du statut général de la Fonction publique à la faveur de l'ordonnance n°06-03 du 15 juillet 2006, un certain nombre de réformes a été décidé de façon à valoriser les ressources humaines et à réhabiliter la formation au profit des fonctionnaires, de réaffirmer les principes d'impartialité de l'administration publique et de mettre l'accent sur les règles de l'éthique et de la déontologie dans la Fonction publique. Il y a également la mise en place d'un certain nombre de principes nouveaux qui vont régir le système de classification et de rémunération des fonctionnaires. Donc, un groupe interministériel, présidé par la direction générale de la Fonction publique, a été mis en place afin de définir le nouveau système de rémunération des fonctionnaires. Les travaux de ce groupe, qui s'est penché sur la question depuis plusieurs mois, sont en cours de finalisation. Son rapport sera présenté au gouvernement pour signature. Evidemment, l'objectif est d'aller vers un régime de rémunération qui tient compte de tous les paramètres internes et externes au secteur et qui sera motivant et incitatif. Quelles sont les nouveautés qui seront apportées dans ce système ? L'objectif est d'aller vers un système salarial dans la Fonction publique qui motive les fonctionnaires dans leur carrière et qui est suffisamment incitatif pour pouvoir attirer les compétences et les qualifications dont a besoin la Fonction publique pour mener les missions de l'Etat dans les meilleures conditions possibles. La Banque mondiale avait recommandé à l'Algérie, il y a quelques mois, de supprimer 500 000 postes d'emploi dans la Fonction publique. Que prévoyez-vous à ce sujet ? Je peux vous affirmer et réaffirmer qu'il n'y a aucune volonté de réduire les effectifs et le nombre de fonctionnaires dans la Fonction publique. J'en prends pour preuve l'article 24 du statut général de la Fonction publique qui stipule que tous les droits et acquis des fonctionnaires sont préservés. Je démens toutes ces informations évoquant une éventuelle réduction des effectifs dans notre secteur. Quelle est la position de la Fonction publique algérienne en Afrique ? Nous avons une Fonction publique par rapport à celle des différents Etats africains que j'ai connus à travers la conférence panafricaine de la Fonction publique, dont l'Algérie est membre, qui se caractérise par une qualification avérée. Nous avons une Fonction publique professionnelle qui a une bonne maîtrise de ses missions. En Algérie, nous respectons aussi la norme internationale en matière du service public avec 4,9 fonctionnaires pour 100 habitants (la norme mondiale varie entre 3 et 5 fonctionnaires/an).