La perpétuité a été prononcée, hier, par le tribunal criminel d'Oran, à l'encontre des deux frères A. Chawki et A. Benyounes, respectivement âgés de 28 et de 25 ans. Le premier était accusé d'assassinat avec préméditation et vol qualifié, alors que le deuxième de participation à un assassinat dont a été victime un jeune homme âgé de 21 ans, le 4 novembre 2001. L'avocat de la défense, qui a réclamé, avant les plaidoiries, la requalification de l'accusation en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, s'est vu débouté, contrairement à la demande du représentant du ministère public, dont le réquisitoire a été retenu par le tribunal. Les faits qui se sont déroulés à Es Senia, puis au quartier Miramar, pour se terminer enfin dans la forêt de Douar Cheklaoua, remontent au 4 novembre 2002, premier jour de ramadhan de cette année, quand le principal accusé avait proposé à la victime, qui voulait émigrer clandestinement à bord d'un navire commercial, de lui présenter un passeur moyennant une somme d'argent en devise (franc français de l'époque). Soutirer de l'argent Après la première rencontre qui s'était effectuée au domicile de Chawki, les deux hommes se rencontrèrent une deuxième fois dans une maison abandonnée pour arrêter les modalités du contrat moral qui les réunissait. Chawki sortit alors un tourne-vis et le planta par deux fois dans l'abdomen de sa victime « pour lui soutirer l'argent en devise qu'il portait sur lui », selon l'arrêt de renvoi. Ne le voyant toujours pas mort, il se fait aider par son frère pour l'etrangler à l'aide d'un fil de fer. La victime avait rendu l'âme sur place et son corps fut conduit, trois jours après, à bord d'un taxi clandestin vers la forêt de Douar cheklaoua où il demeura jusqu'au 7 avril 2003, selon l'avocat de la défense, et seulement quelques jours, selon les parents de la victime. La décomposition avancée de la dépouille a rendu très difficile son identification, ce qui a contraint les autorités judiciaires à l'inhumer sous la lettre X. Ce sont l'arrestation des deux assassins, suite à une dénonciation, et leurs aveux devant les gendarmes et le juge d'instruction, qui ont permis l'identification formelle de la victime. « Je suis passé plusieurs fois devant la tombe où c'était écrit ‘'ici repose une personne inconnue, priez pour elle si vous voulez être récompensé par Dieu'', et ne j'ai jamais su ou cru que c'était celle de mon fils », a confié la mère de la victime.