Quelle utilité reste-t-il dans l'acte civique de vote dans notre pays ? S'il y a un échec bien réussi par nos gouvernants depuis maintenant presque une décennie, c'est le taux de participation aux différents scrutins, enregistré lors de ces joutes électorales. En ce qui me concerne, et ceci se confirme de plus en plus par les concitoyens, je ne pourrais, personnellement, cautionner un tel acte inutile, en offrant ma voix à un candidat quelconque, quelles que soient sa tendance et sa chapelle politique. Parce que tout simplement, aux yeux des vrais détenteurs officieux et officiels du pouvoir, je suis et je demeurerai encore un sous-citoyen mal gouverné, méprisé, privé du recouvrement légitime de mes droits civils, sociaux, économiques, politiques, culturels, linguistiques, dépourvu d'une liberté d'expression, d'opinion et de pensée. Est-il possible, pour nous, sous-citoyens que nous sommes, d'atteindre un jour ou l'autre, un niveau de civilité nécessaire, en continuant à vivre au quotidien la prohibition, l'entrave de l'exercice de la libre pratique démocratique ? Vu cette conjoncture politique actuelle du pays, ne suscitant ni engouement ni intérêt à prendre part à n'importe quelle joute électorale, il ne pourrait, toutefois, pas y avoir d'amélioration palpable sur tous les plans de la vie sociale de chaque citoyen qui redonnerait vraiment confiance aux citoyennes et citoyens, beaucoup plus préoccupés par l'ennui, des difficultés de tous genres d'une vie morne, effacée, morose, d'où le pouvoir d'achat de la classe moyenne s'érode de plus en plus. J'en suis persuadé qu'aucun scrutin ne répondrait aux aspirations démocratiques légitimes du peuple tant qu'il n'y aura pas séparation des pouvoirs : législatif, exécutif et judiciaire. La confiance chez le citoyen ne se rétablira jamais tant que le député, mandaté par ses électeurs pour les représenter en vue de leur arracher des droits et d'en faire des propositions de projets de loi pour résoudre les problèmes de la vie quotidienne, ne jouit pas d'une stricte application de ses prérogatives parlementaires telles que prévues dans les textes de loi, tant que la justice ne recouvre pas son indépendance totale vis-à-vis du pouvoir politique. Comment aller voter quand on s'aperçoit que des candidats se présentant aux différentes élections, ne sont intéressés que par l'appât des privilèges, des gains et des avantages dont ils vont bénéficier, et, non par l'intérêt et le bien-être collectif de tous ceux ayant voté pour eux ? Se présenter au vote est synonyme d'incarnation de quelques critères requis, devant être reflétés par le concerné : comment est son comportement ? Sa conduite au sein de la communauté où il vit ? Possède-t-il le sens de responsabilité et l'amour irréprochable de la patrie ? Se fait-il du soucis quant au respect des lois et l'application de l'égalité entre les uns et les autres ? Es t-il connu et reconnu par sa remarquable instruction, sa compétence avérée et sa large culture lui permettant de gérer, rationnellement, toutes les situations auxquelles il ferait face, être en mesure d'en résoudre toutes sortes de problématiques émergeant de temps à autre ? Eprouver l'envie de voter, c'est quand le citoyen sera indépendant économiquement, culturellement, politiquement et socialement. Dès qu'on aura toutes ces conditions sus-citées réunies, à ce moment-là, l'acte civique de vote pourrait reprendre son sens réel, apporterait enfin ses fruits pour des électeurs ayant mis leurs bulletins dans l'urne. Arrivera-t-il enfin, ce jour, où il ne transparaîtra de l'urne que le vrai suffrage exprimé et que le vol et le détournement des voix, cesseront définitivement ? Combien faudra-t-il encore de temps pour atteindre cette aspiration citoyenne condamnée qu'elle est à l'étanchement ?