Le corps électoral sera aujourd'hui au rendez-vous avec la démocratie directe à la faveur des élections présidentielles, c'est une évidence qui sera proclamée par les électeurs tout décidés à se rendre en masse aux urnes pour répondre et se dégager de la glu moralisante qui coule des voix appelant au boycott et, sottise mise à part, il s'agit d'une opération banale à laquelle l'opinion nationale n'a retenu aucune attache car l'appel au boycott a été ressenti comme un camouflage de la vérité. Et si ce rejet par l'écrasante majorité des algériens s'est confirmé, le devoir de tout un chacun est de l'enfouir en ce jour de scrutin et de préserver ainsi les intérêts du pays. Au fur et à mesure de la campagne électorale, les premiers contacts du public avec les six candidats ont fait montre d'une très grande mobilisation ; prélude à une très forte participation des électeurs au scrutin. Une constatation du reste, exprimée dans toutes les régions du pays au nom du droit populaire à s'exercer pour s'opposer à toutes les dérives et autres manœuvres politiciennes. De fait, quels que soient les doutes, tout indique que le taux de participation des électeurs à cette consultation universelle dépassera de loin celui déjà enregistré lors des élections locales. La participation sera originelle dans un contexte tout à fait différent des précédents. C'est là, une seconde évidence qui valorise la transparence du vote tant vantée par les pouvoirs publics. Ces derniers, depuis le début de la campagne électorale au jour J n'ont de cesse de réclamer la transparence toute nue et le libre choix des électeurs. Une exigence morale répandue par toutes les institutions de l'Etat qui ont adopté le ton de l'exigence, de la neutralité et par conséquent, donné à chaque électeur une compétence politique sitôt le droit de vote acquis. Selon la sociologie électorale expliquée par un spécialiste, le vote est considéré d'abord comme une "relation sociale". "Une relation qui met en scène d'un côté des individus qui s'engagent pour récolter des soutiens (qui se traduiront par l'émission d'un suffrage), et des individus qui sont prêts, de manière différentielle, à les leur accorder. C'est effectivement dans et par cette relation que naît l'intérêt pour la politique, et non par le simple acte électoral. C'est un processus que l'on appelle le processus de politisation ". L'acte de vote mis en valeur par les lois de la République que les Algériens ont appris à maîtriser tout au long des précédentes échéances, a été façonné davantage pour fructifier cette relation sociale qu'est le vote. C'est ici que le scrutin d'aujourd'hui va très certainement hisser plus haut la légitimité politique et faire barrage à tous les filets qui tentent d'enserrer. , l'électorat. Il s'agit d'une véritable tendance qui se traduira par une amélioration de la mobilisation du corps électoral surtout que l'administration à travers le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales via les communes, s'est grandement lancée dans des actions de sensibilisation qui ont nourri l'assainissement du fichier électoral et la progression du nombre d'inscrits sur les listes électorales. Un sursaut civique concrétisé par les citoyens, particulièrement les nouveaux inscrits, qui, de fait illustre, avec une mobilisation de tous qui a atteint une amplitude record, l'engouement des Algériens à s'approprier leur devoir de vote. Tous les indices prouvent que la mobilisation électorale sera bien au rendez-vous avec l'élection présidentielle. Elle sera donc étendue à l'Algérie dans son entier. Il faut voir dans cette mobilisation la conjugaison de plusieurs éléments. Tout d'abord, les six candidats ont réussi dans 1e cadre d'une compétition propre à dire aux gens de se rendre en masse aux urnes, et ensuite les pouvoirs publics en charge du déroulement du scrutin présidentiel ont mis le paquet pour impliquer le citoyen à choisir librement le prochain président de la République. La mobilisation populaire autour du scrutin présidentiel est en partie liée à la bonne réceptivité par le peuple à cette démocratie politique qui tire sa force de la seule souveraineté du peuple. Ahmed Saber