L'éditeur français de progiciels bancaires, Delta Informatique, prépare une journée portes ouvertes sur ses produits, la première quinzaine de décembre prochain à Alger, pour promouvoir sa solution ERP (Enterprise Resources Planning). Tahar Malaoui, directeur général de la filiale algérienne de Delta, a bien voulu répondre à quelques questions d'El Watan. On connaît plus les progiciels bancaires de Delta, mais vous éditez également une solution ERP, pouvez-vous nous en parler ? En effet, Delta Informatique est une solution de gestion intégrée destinée aux entreprises moyennes et de grandes importances. C'est un ensemble de modules applicatifs, travaillant en mode natif sur une base de données unique. Ces modules couvrent la gestion financière, les achats et les stocks, les ventes et la facturation, la maintenance, la paie, les ressources humaines, la relation client, le transport... Qu'est-ce qui explique le succès des ERP à travers le monde et pourquoi le retard en Algérie ? L'évolution de l'informatique vers plus d'informations, plus de partage, plus d'intégration et plus de flexibilité sont des facteurs essentiels qui expliquent le succès grandissant des ERP auprès des entreprises. Celles-ci travaillent sur des marchés de plus en plus internationaux, ce qui exige rapidité et flexibilité. Le concept d'ERP date des années 1990, donc relativement nouveau. Les entreprises algériennes commencent à prendre conscience de l'importance de telles solutions, mais au risque de choquer un peu, plusieurs facteurs empêchent la concrétisation de tels projets. Je peux en citer quelques-uns : au niveau global, bon nombre de missions d'expertise et d'audit sont réalisées par les entreprises et en face un faible taux de réalisations opérationnelles concrètes. Au niveau de l'entreprise, il y a une dispersion des efforts sur une multitude de sujets, sans une coordination minimale indispensable et liée à une vision pragmatique d'un plan d'évolution sur le court et moyen termes, prenant en compte avec un réalisme suffisant la situation actuelle de l'entreprise et les moyens disponibles pour divers projets. Au niveau des projets eux-mêmes, les handicaps à franchir sont de plusieurs ordres, tels que l'inexpérience du fonctionnement en mode projet - la connaissance théorique mais non pratique d'une méthodologie de projet - les difficultés du travail en équipe... enfin, l'inexpérience ou la faible implication des opérationnels font que, souvent, les projets lancés sont fondés sur des prémices non objectives ou plus techniques que fonctionnelles ou métier. Il y a l'ERP structurant et l'ERP structuré. Lequel choisir ? Succinctement, je vous dirai qu'une entreprise souhaitant revoir son organisation optera pour un ERP structurant. Une entreprise jugeant son organisation conforme (normes,...) adoptera un ERP structuré. Il existe plusieurs éditeurs d'ERP. Comment peut-on faire un choix ? Chaque entreprise doit avant tout définir ses propres critères de sélection. Plus le nombre de critères est élevé, plus la short list finale des éditeurs est réduite. Il est essentiel que l'entreprise se recentre bien sur ses besoins. Son objectif n'est pas de posséder le meilleur système ERP au monde. Il faut que l'ERP s'intègre dans l'environnement opérationnel global de l'entreprise. Enfin, un autre point capital : le support éditeur (type de garantie, assistance sur site, accès à la hot line, fourniture de patchs et mises à jour, formation, documentation...). Pour revenir à votre progiciel phare, Delta Bank. Il est à sa version 7. L'avez-vous installée en Algérie ? Il y a le CPA qui est en phase de généralisation du déploiement de Delta V.7 sur l'ensemble du réseau national. Tous les métiers de la banque (agence, crédit, commerce extérieur...) sont opérationnels. Les objectifs sont atteints dans les délais et les coûts. Si cela a été possible, c'est grâce au soutien permanent du PDG du CPA (M. Meghaoui, ndlr), de l'implication du conseil d'administration et surtout de la division informatique que dirige M. Dechir qui a su garder le cap des règles du jeu du fonctionnement du projet. Bien entendu, un capital inestimable, à savoir la motivation et la disponibilité de tous les agents qui ont accepté de s'investir sans réserve dans le projet. Il faut noter qu'il n'y a pas que le CPA qui a migré vers cette version. Il y a aussi l'Arab Banking Corporation. La BNA et la BEA ont entamé le projet de migration de leurs systèmes respectifs. On remarque que Delta est plus présent chez les banques publiques... Nos premiers partenaires algériens sont les banques publiques BNA, BEA et CPA (1995). Les banques privées ont aussi adopté Delta Bank : Société Générale, ABC, Al Rayan Bank et ArcoBank (1997-2002). Malgré toutes les difficultés liées à de tels projets et le contexte peu favorable de l'époque (conditions sécuritaires), l'ensemble des chantiers a abouti. Aujourd'hui, Delta est présent dans 23 pays avec plus de 120 banques et forte d'importants contrats cadres (Groupe Société générale, Groupe Banques populaires-Natexis, Groupe Fortis).