Il n'y a pas grand-chose à dire sur la monétique en Algérie. » C'est avec cette phrase lourde de sens que le directeur général du Satim, El Hadj Alouane, a entamé hier son intervention lors du colloque sur l'expertise française en matière de monétique et d'informatique bancaire. Cela dénote si besoin est du retard que connaît l'Algérie dans le domaine. Selon M. Alouane, pour une population détentrice de comptes bancaires estimée à 10 millions de personnes, seules 250 000 possèdent une carte bancaire. D'après lui, toutes les conditions sont réunies pour promouvoir cette dernière. Il considère néanmoins que « la monétique est en phase de construction dans un cadre interbancaire. Cela prend beaucoup de temps et il faut une certaine planification ». La carte bancaire devient le premier instrument de paiement et l'Algérie ne doit pas rester à la traîne, a-t-il ajouté. Les autorités concernées se sont assignées comme objectif d'atteindre les 2 millions de détenteurs de cartes bancaires d'ici deux ans. Ils seront un million d'ici à fin 2006. Le DG de la Satim reconnaît, toutefois, que cela nécessite d'abord « une normalisation globale et, au niveau de la banque, une prise en charge effective ». C'est l'un des axes de la réforme bancaire actuellement, soulignera-t-il. La première étape consiste à généraliser l'utilisation de ce moyen de paiement à Alger avant d'étendre cette expérience à toutes les villes du pays. Pour ce qui est du colloque organisé par l'agence française pour le développement international des entreprises (Ubifrance) et la mission économique de l'ambassade de France en Algérie, les entreprises françaises spécialisées dans la monétique et l'informatique bancaire ont exposé à cette occasion leur savoir-faire à l'assistance composée de responsables de banques algériennes et de représentants des ministères concernés. Ces sociétés venues de l'Hexagone semblent particulièrement intéressées par le marché algérien où tout reste à faire pratiquement. Certaines d'entres elles sont déjà installées en Algérie et travaillent avec plusieurs banques algériennes. Il en est ainsi de la société Delta Informatique qui est le partenaire de huit entités bancaires issues aussi bien du secteur bancaire public que du privé national et étranger. Il s'agit du Crédit populaire algérien (CPA), la Banque nationale algérienne (BNA), la Banque extérieure d'Algérie (BEA), Al Rayan Bank, ABC, ARCO-bank, Société générale Algérie, et Natexis. Selon son directeur régional des ventes, Georges Ayoub, Delta Informatique, présente en Algérie depuis une dizaine d'années, accompagne plusieurs banques étrangères, notamment libanaises et jordaniennes, pour s'installer en Algérie. Cette société développe et commercialise des progiciels à l'intention des banques. A l'instar de Delta Informatique, l'entreprise Viveo s'apprête, elle aussi, à ouvrir une représentation dans notre pays. Une filiale est en cours de constitution, a-t-on appris. Une vingtaine d'entreprises françaises ont pris part à ce colloque qui prendra fin aujourd'hui.