C'est une ambiance de fin de mandat qui a marqué hier l'avant-dernière session ordinaire de l'APW. Absences, retards, présences sans conviction et propos rébarbatifs, ont failli saper l'intérêt de la rencontre avant que le président de l'Assemblée ne provoque l'hilarité de l'assistance en commettant un lapsus mordant (et comment !) au moment du remplacement au sein de l'APW de Abderrahmane Rafaâ, élu récemment à l'APN. En prononçant en arabe na'im (endormi) au lieu de na'ib (député), Rabah Boussouf, président de l'Assemblée, a eu du mal, par la suite, à convaincre l'assistance de la justesse de sa prononciation. En prenant la parole, le wali avertit d'abord qu'il voulait compléter son discours prononcé jeudi à l'occasion de sa rencontre avec le mouvement associatif, et apporter des précisions sur sa vision et la stratégie de développement et de modernisation de Constantine, qui n'est pas faite, dira-t-il, pour toucher aux constantes de la ville. Une stratégie censée mettre fin aux aspects négatifs et placer l'homme au centre des objectifs, comme le veut la nouvelle doctrine du développement durable. Abdelmalek Boudiaf a saisi encore une fois l'occasion pour appeler l'élite constantinoise à prendre part aux réflexions, en précisant que les portes sont ouvertes à tous les citoyens qui ont des propositions constructives, mais pas aux lobbies, en pointant du doigt un certain nombre d'associations qui, selon lui, ne font que parler. Il annoncera par la suite que l'étude globale, conçue en collaboration avec un staff d'universitaires, est fin prête et qu'elle sera mise en application dès septembre prochain. Il s'agit d'un travail qui permettra la modernisation de Constantine à travers un certain nombre de projets osés et futuristes. Des projets qui transformeront des pans entiers de la ville, notamment ceux qui verront le jour sur les berges du Rhumel, allant du stade Hamlaoui jusqu'au Rocher. Un bradage évité de justesse « Les parasites n'ont qu'à se fondre et disparaître tant que je suis là », lancera M. Boudiaf à l'adresse de ceux qui, non seulement, n'arrivent pas à suivre la dynamique, mais font en plus un travail de sape, précisera-t-il. Dans la foulée, il évoquera la gestion des communes qui ne lui donnent pas que des satisfactions. Si les exemples de Constantine et d'El Khroub ont offert de bons résultats, d'autres APC sont restées, par contre, en deçà du seuil de rendement, et d'autres justifient la colère du wali à l'image du P/APC de Aïn Abid, suspendu par M. Boudiaf et poursuivi en justice pour mauvaise gestion et détournement. Il suffit que la pression baisse du côté de son cabinet pour que les élus reviennent à leur sommeil, comme un ressort qu'on relâche, commente un membre de l'exécutif. A ces élus, comme aux chefs de daïra, il réitérera le fait que l'argent est disponible, mais qu'il ne sera pas donné à ceux qui font des affaires avec. Il annoncera aussi la création imminente d'une commission qui sera chargée du suivi de la politique de l'amélioration urbaine, pour ainsi anticiper et résoudre les problèmes que rencontrent les citoyens dans leur cadre de vie immédiat. On saura aussi que le wali s'est opposé à la vente de la nouvelle gare routière du Polygone et son terrain, décidée suite à la liquidation de la société de gestion. Une affaire qui aurait fait des riches au détriment de la ville, on peut dire qu'il y a anguille sous roche. La récupération par la wilaya de cette assiette de 28 000 m2 permettra, si on ajoute celle du centre de l'artisanat du Polygone, mitoyen avec le site, d'avoir un grand terrain qui pourra être destiné à l'un des projets géants que promet le wali avec la venue d'investisseurs étrangers. A l'heure où nous mettions sous presse, les débats se poursuivaient à l'Assemblée pour l'évaluation du travail des élus et celui de l'exécutif.