Les décisions du premier magistrat du pays sont indiscutables et en ma qualité de ministre de l'Education nationale j'exécute les ordres du président de la République. Celui-ci a ordonné la révision du système de passage au cycle secondaire, il aura ce qu'il veut. » Cest par ces propos que Boubekeur Benbouzid, premier responsable du département de l'éducation, a argumenté les raisons des changements opérés dans le fond quant au passage au lycée. Pour, apparemment, s'épargner un autre savon de la part de son chef suprême, M. Benbouzid est passé immédiatement à l'acte. Il a donné des directives pour la révision à la baisse du cœfficient du BEF qui passe ainsi de 3 à un 1, et ce, afin d'arriver à la formule moitié-moitié (50-50 telle que voulue par M. Bouteflika). Pour être plus clair, le responsable du secteur indiquera que la moyenne de tous les élèves recalés au BEF lors de la session de cette année sera revue. « L'Office national des examens et des concours (ONEC) est en train de réviser les moyennes de ces élèves conformément à ce qui avait été décidé antérieurement. La note de passage en première année secondaire sera ainsi calculée à partir de l'année prochaine, sur la base d'un cœfficient égal entre la moyenne annuelle et celle obtenue aux épreuves du BEF », fera remarquer M. Benbouzid. Faut-il rappeler que la note du BEF n'est pas le seul visa pour le passage au cycle secondaire, puisque le calcul de la moyenne de passage se faisait à travers l'addition de la note du BEF multipliée par trois et la moyenne annuelle multiplié par un, le tout divisé par quatre. Ce qui a changé après le rappel à l'ordre de M. Bouteflika, c'est l'addition de la note du BEF multipliée par 1 à la note annuelle multipliée par également 1 et le tout divisé par deux. Avec cette nouvelle version, le ministre de l'Education prévoit une amélioration sensible du taux de réussite au BEF qui atteindra probablement les 60% à la place des 49% annoncés il y a une semaine. « Les élèves qui ont eu un 10 de moyenne ne sont nullement concernés par ce changement. Maintenant, les candidats touchés par cette opération sont ceux qui n'ont pas obtenu un 10/20. En somme, nous sommes en train de revoir la moyenne des recalés, ce travail sera achevé dans une semaine et les résultats seront connus le 10 juillet », dira le ministre qui précisera que le taux de réussite qui sera pris en considération est celui qui sera rendu public dans une semaine. Dans ce cas de figure, le rêve de M. Benbouzid s'est évaporé, il est nécessaire de rappeler que le doyen des ministres aspirait à rehausser le BEF au même titre que le baccalauréat à partir de l'année prochaine... Le préscolaire à partir de 2008 Notons en outre que le ministre de l'Education a pris la décision de permettre aux élèves de 4e année moyenne non admis en 1re AS de refaire l'année même s'ils ont plus de 16 ans, car ils ont fait 10 années de scolarité (6+4). Il a aussi autorisé les élèves de 3e AS non admis au baccalauréat et qui ont obtenu une moyenne annuelle égale ou supérieure à 8/20 de refaire l'année, quel que soit leur âge, parce que l'année prochaine sera, explique-t-il la dernière année du bac ancien régime. S'exprimant à l'ouverture des travaux de la conférence nationale des directeurs de l'éducation tenue au siège de l'Institut de formation et de perfectionnement des maîtres (ex-ITE) à Ben Aknoun (Alger), M. Benbouzid expliquera dans la foulée que la réforme pédagogique va continuer. La deuxième étape, qui s'ouvre à partir de l'année scolaire 2007-2008, sera consacrée à la mise en place d'une dispositif d'évaluation systématique des nouveaux programmes et manuels en vue de leur actualisation périodique et de leur adaptation et à l'élaboration de la deuxième génération de programmes et manuels. Il est question, selon le ministre, de l'évaluation exhaustive du dispositif de formation initiale lancé en 2003, dans le but d'introduire les correctifs nécessaires en termes de réorganisation des cursus de formation et de valorisation de la formation pédagogique et professionnelle. Pour ce qui est de l'application du programme décennal de formation en cours d'emploi lancé en 2005 au bénéfice des enseignants du primaire et du moyen, celui-ci sera poursuivi, tout en procédant aux allégements rendus nécessaires par les réalités du terrain (obligation pour les moins de 40 ans seulement, licence professionnalisante axée sur l'enseignement de la discipline de spécialité). L'orateur rappellera qu'à compter de 2008, il y aura la généralisation progressive de l'éducation préscolaire au bénéfice des enfants âgés de 5 ans et qui touche actuellement 120 000 élèves. Le département de M. Benbouzid est à cheval pour préparer l'accueil en 1re année moyenne en septembre 2008 des deux cohortes (6e AF et 5e AP) qui achèveront simultanément l'enseignement primaire en juin 2008 (pour ce faire, programmation de la construction de plus de 1000 collèges entre 2005 et 2009). Pour ce qui est de la rentrée scolaire, il est attendu en 1re année primaire près de 606 000 élèves contre 590 000 l'année dernière.