La wilaya de Guelma compte 11 000 diabétiques parmi sa population. En Algérie la prévalence du diabète est de 8,4 %. Cette pathologie est la quatrième cause de décès en Algérie. L'OMS estime que 3,2 millions de morts/an dans le monde peuvent être attribués au diabète contre 2,8 millions au sida. La sédentarité, le stress et les habitudes alimentaires riches et déséquilibrées en sont, a priori, la cause. Dans le but de mieux circonscrire ce fléau dont l'incidence morbide est supérieure à celle du sida, l'association des diabétiques de la wilaya de Guelma a organisé, jeudi dernier, la première journée scientifique régionale avec pour thème « Le diabète sucré », au niveau de la maison de la culture Addelmadjid El Chafiï. Près de quinze communications scientifiques ont été données durant cette journée par un noyau scientifique venu des CHU de Constantine, Batna, Sétif et Annaba, pour un auditoire composé en majorité de professionnels de la santé et représentants d'associations de diabétiques de nombreuses wilayas de l'Est du pays. En effet, le diabète sucré est une maladie chronique qui touche toutes les franges de la société. Les plus exposés, selon l'avis des médecins, sont ceux qui sont prédisposés au surpoids puis à l'obésité. A ce sujet, la règle est simple : une augmentation de 1kg du poids corporel d'un individu est associée à elle seule à une augmentation de 9% de la prévalence du diabète. Les symptômes sont classiques : soif, polyurie (émission d'une quantité d'urine supérieure à la normale), énurésie (incontinence d'urine), polyphagie, obésité ou amaigrissement. Il existe deux types de diabète, insulinodépendant et non dépendant, leur dépistage n'étant pas systématique, fait tache d'huile car les circonstances de découvertes sont le plus souvent fortuites et généralement tardives. Les différents intervenants s'accordent à dire que les quadragénaires sont les plus vulnérables. Concernant les traitements, qu'ils soient par voie orale ou sous-insulinothérapie, le patient ne trouvera son salut qu'à travers une discipline draconienne de prise de médicaments et une hygiène de vie irréprochable. L'éducation diététique du diabétique en est la clé, selon le Dr Louchene, endocrinologue à Batna. Il dira à ce sujet, lors de son exposé, que la diététique est l'un des trois traitements essentiels du diabète avec l'activité physique et le traitement médicamenteux. Parfois, le régime diététique bien suivi, suffit à lui seul à diminuer significativement la glycémie. Mais il faut faire le distinguo entre régime et restriction alimentaire, nuance !Le Dr Bouab, quant à lui, soulèvera dans sa communication un problème dit tabou, en l'occurrence, le dysfonctionnent érectile chez le diabétique. Un symptôme révélateur puisqu'il est généralement associé à plusieurs autres maladies, telle une pathologie cardiovasculaire silencieuse déjà présente. L'incidence du diabète sur les malades a été longuement exposée et débattue, de la néphropathie au traitement du pied diabétique avant l'hospitalisation. Nous noterons enfin que cette journée a été organisée à la mémoire de feu Abdelhamid Kannat, président de l'association des diabétiques de la wilaya de Guelma.