Après l'annulation pour des motifs non encore dévoilés de la parade qui devait donner le ton de cette quatorzième édition, le festival du théâtre scolaire vient d'entamer sa série de représentation avec déjà quelques surprises de mauvais goût, comme cette cérémonie d'ouverture durant laquelle les organisateurs feront montre d'un réel amateurisme que l'on ne s'explique plus. Car ce n'est pas à la 14ème cérémonie que l'on peut pardonner autant de désinvoltures et autant de maladresses. Le comité d'organisation devra désormais s'attacher à nous faire oublier ces incohérences. Heureusement, côté spectacle, il y aura du très bon et du franchement mauvais. Encore une fois, certaines pièces n'auraient franchement pas mérité d'être montrées à un public bigarré qui se recrute essentiellement parmi les potaches venus des quatre coins du pays en qualité de participants. S'il n'est pas encore admis dans nos mœurs de critiquer l'art de la mise en scène chez ce théâtre balbutiant, il est par contre inadmissible que certains auteurs se laissent aller à des errements où notre histoire complexe se laisse malmener sous nos yeux. Car, il n'est pas pensable qu'après la décennie noire et la crise de Kabylie, certains amateurs de province persistent à parler du peuple algérien comme s'il descendait dans une parfaite pureté génétique, d'un seul et unique ancêtre commun. Il y eut également, chez d'autres, la tentation de faire des raccourcis historiques qui peuvent créer le doute chez nos enfants. Le comité de sélection, au cas où il y en aurait un, devrait faire montre d'une vigilance à toute épreuve afin que certaines dérives apparemment anodines ne se transforment, chez l'enfant, en vérité officielle. Ceci étant, du beau spectacle, il y en eut. Notamment chez les élèves du CEM Med Larbi Baârir de Djelfa qui, malgré la défection pour cause de maladie d'un acteur de premier plan, sauront trouver les ressources, non seulement pour le remplacer au pied levé par un autre acteur, mais d'offrir un spectacle d'une grande tenue, notamment grâce à la jeune Intissar Boudilmi, à peine 13 ans et qui aura survolé le spectacle par une insolente prestation dans le rôle de Hanine. A raison de 7 à 8 spectacles par jour, c'est le jury qui aura du pain sur la planche pour départager en toute sérénité les 31 troupes, dont 8 indigènes.