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Une petite histoire de pivoine à Mostaganem
Evocation des épreuves du baccalauréat
Publié dans El Watan le 03 - 07 - 2007


Très chère sœur Dalila,
Il faut que je te dise ce que j'ai sur le cœur ! Pas de panique ! Déjà, je suis soulagé considérablement en te rappelant combien je t'aime ! Voilà qui est fait ! C'est donc le cœur léger que je vais te raconter une petite histoire de pivoine. Je la trouve belle pourvu que ma plume soit à la hauteur. Rien de ce que tu liras n'est imaginé pour enjoliver les choses ! Ce samedi 9 juin, un peu comme pour jouer un tour... d'avance aux trois alarmes que j'ai préalablement réglées la veille, afin d'amadouer l'appréhension que j'avais de ne pas me lever suffisamment tôt pour ne pas bousculer Oussama, ce premier jour d'examen du baccalauréat. Me voilà, donc, debout de très bonne heure. En réalité, aussi bien lui que moi-même, nous sommes assez matinaux. Petit, il ne ratait pas de s'offrir le malicieux plaisir d'ouvrir les yeux dès que je pointe pour le réveiller, histoire de me signifier qu'il est suffisamment brave pour me devancer. Je veillais pourtant, chaque matin, à ne pas laisser le soin au vacarme de la sonnerie du réveil pour l'extirper du lit. Et si je remontais systématiquement le réveil, c'était plutôt pour mieux dormir que pour nous faire lever. Ayant fini par adopter son rituel des grands jours... et parfois des petits, j'ai donc, après la prière, psalmodié quelques versets du Coran. Ensuite, je me suis attelé à préparer le petit-déjeuner. C'est une tâche qui m'est, quasi quotidiennement, dévolue. Rachid – c'est le beau-frère –, le sait, peut-être. On accepte de faire plaisir un jour et nous voilà embarqués pour une carrière d'esclave ! Heureusement que, même si le plus dur pour un plaisir est, justement, de durer, certains sont un éternel recommencement ! Ce matin-là, mon allégresse était sérieusement atténuée par la crainte que j'avais, qu'à force de vouloir trop bien faire, j'en arrive au résultat inverse. En effet, soucieux de mettre notre champion à l'abri d'une petite fringale pendant l'examen, j'ai confectionné un petit déjeuner gargantuesque. Lait, beurre et confiture pour le côté traditionnel, banane pour les sucres lents, dattes pour les sucres rapides. Des pommes pour je ne sais plus quoi, en tout cas, je n'ai pas oublié le yaourt au bifidus pour le côté diététique et, bien sûr, un jus de fruit pour la route ! Et je sentais bien qu'il y avait de l'agacement dans les réponses que j'obtenais avec mes sollicitations à manger davantage. Malgré ses « j'ai plus faim » et ses « ech-baât » automatiques, je savais que je l'aurais à l'usure en l'invitant à prendre une datte ou deux avant de sortir da la maison ! Une fois seul devant la porte du lycée, je reprends conscience que le mieux est probablement l'ennemi du bien. Et là, la pensée que je pourrais compromettre son épreuve de lettres arabes, le comble serait pour celle de biologie, en provocant quelques remous inopportuns dans son appareil digestif, commence à me tarauder les méninges jusqu'au moment où je le récupère à la sortie. Je n'ai pas vérifié mais cela a dû me valoir quelques cheveux blancs. Incorrigible, c'est avec ce même cérémonial gastronomique du matin et cette même angoisse que je l'ai accompagné pendant les trois jours suivants. Heureusement que j'ignorais où il avait planqué les chocolats de tata Hanifa. Il n'en prenait que les après-midi. Il m'en faisait déguster. J'ai lu quelque part que le cacao agissait positivement sur le stress ; je n'ai pas osé lui demander d'en prendre davantage car je voyais bien que cela n'avait pas d'effet sur le mien ! Il n'est que six heures ! Tant pis pour les voisins, je vais sortir la voiture. Le centre d'examen est situé à l'autre bout de la ville ! Ces messieurs qui entendent jauger l'intelligence de nos gamins sont d'une perspicacité qui ne fait pas la moindre concession au bon sens ! Les enfants, qui ne sont pas véhiculés, doivent affronter le calvaire des transports avant de relever les défis des épreuves. J'ouvre donc la porte du garage et, soudain, mon regard est agréablement saisi par mon joli plant de pivoine qui me fait sa première fleur ! Depuis quelques jours déjà, je surveillais les boutons floraux qui, je le comprend maintenant, se retenaient pour me faire cette divine surprise. La beauté de la fleur, au cœur bariolé d'une couleur bordeaux avec une corolle d'un teint rose tirant vers le mauve, était sublimée par la douceur de la lumière du petit matin. Ajoute qu'à quelques encablures du littoral mostaganémois, l'air marin est vivifiant et imagine le spectacle qui était à faire pleurer de bonheur ! J'ai tout de suite eu une pensée pour toi. Seule Dalila pourra me comprendre, me suis-je dit. Tu as la même plante dans ton petit jardin, à Annaba ! Evidemment, je me suis longuement repu de cette vision miraculeuse, une fleur qui choisit son heure pour s'épanouir ; s'offrant à moi comme un véritable cadeau du ciel ! Allah Akbar ! Un ravissement de bon augure ! Le troisième jour, en ramenant Oussama à la maison, j'ai pris la route de Bel Hacel. Presque par inadvertance, je lève les yeux pour apprécier l'azur de ce morceau de ciel d'Algérie, que je m'entête toujours à trouver unique par sa pureté. Cette fois-ci, un jacaranda (jacaranda mimosajolia) avec une belle et généreuse floraison qui lui fait, parfois, mériter le nom du flamboyant bleu, trônait sur le jardin d'une villa. La couleur de ses fleurs doucereusement violettes ou d'un mauve soutenu, c'est ainsi que Yamina – mon épouse – les voit, invite vraiment au bonheur. Et à chacun, donc, la couleur de son bonheur ! A moins qu'il n'y ait que moi et les papillons qui comprenions le langage des fleurs ; c'est vraiment jouer aux difficiles que de rester insensible au charme de cet arbre au port majestueux. J'ai voulu faire profiter Oussama de cet instant pour qu'il aère ses pensées. C'est donc là, à l'insu de mon plein gré, que je me suis retrouvé embarqué dans de savants et probablement ennuyeux développements pour lui expliquer que celui que nous avons planté, depuis maintenant quelques années à l'entrée de notre maison, est trop jeune pour commencer à fleurir. En fin d'après-midi, une légère fraîcheur montant de la mer me donna le prétexte de sortir arroser les géraniums. Et que vois-je à une dizaine de mètres au dessus de ma tête ? : mon jacaranda qui me fait coucou avec un joli premier bouquet floral. C'est époustouflant d'émotions. Fatalement, j'ai repensé à toi, à cause du même jacaranda que je t'avais offert. Le quatrième jour, ce fut le branle-bas de combat dans la maison. Fifi – c'est la chatte siamoise adoptée par Hanane – ma charmante fille, qui n'a pas trouvé mieux à faire que de nous surprendre avec un heureux événement. Que de signes ! Parlons un peu d'Oussama. Tu connais ton neveu, il a beau se caparaçonner sous cette attitude réservée, qui lui est si naturelle et qui le caractérise tant, et même en usant sans modération de cette modestie non feinte qui participe à son charme, il ne peut dissimuler qu'il est le meilleur ! Je n'ai pas eu donc à imiter le général de Gaulle qui rabroua son fils, Philippe, qui lui tendait fièrement une copie pour laquelle il obtint la note tout à fait honorable de 14. « Peu importe, le tança-t-il, la note obtenue, c'est le premier qu'il faut être. » Je mentirais, donc, en te disant que mes petites inquiétudes concernaient ses aptitudes scolaires. Mais, découvrant la notoriété qu'il avait chez les autres parents d'élèves, je n'ai pas cessé d'implorer la protection de Dieu contre le mauvais œil. C'est vrai que je ne suis pas particulièrement superstitieux mais sait-on jamais ! J'ai tout de même pensé que c'est un sacré hommage pour Oussama que d'avoir toute une flopée de copains pour agents publicitaires ! Le plus rassurant était le calme olympien qu'il affichait. Il restait, cependant, assez tendu pour maintenir la concentration nécessaire. Je croyais connaître mon fils mais, franchement, ces quatre journées d'épreuves m'ont permis de découvrir chez lui une sérénité qui m'a sidéré. Equilibre, un certain appétit pour le savoir, dosage et régularité des efforts sont aussi des mots qui rendent compte de son parcours scolaire. Toutes ces qualités se sont encore vérifiées lors de cette longue année d'intenses efforts. (A suivre)


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