De nombreuses études révèlent que les filles ont, en moyenne, des performances scolaires supérieures à celles des garçons et ce jusqu'à un certain niveau d'études qui est généralement celui de l'enseignement moyen (3e cycle fondamental). Les études secondaires, déterminantes pour l'accès à l'université et aux filières les plus valorisantes, poussent les parents à suivre d'un peu plus près et de manière un peu plus particulière les garçons dans leurs études. La constitution d'une banque de données sur les sexes, réalisée à l'examen du baccalauréat de la session de juin 1994, permet de situer les performances des deux sexes à cet examen sanctionnant la fin des études secondaires. Comme on peut l'observer à travers le tableau ci-dessous, le taux de réussite global toutes séries confondues pour la session retenue (juin 1994) montre que les filles prennent un léger avantage sur les garçons (écart de 1,15%), mis à part le cas des trois séries (sciences exactes, gestion et économie et géométrie) pour lesquelles l'écart est légèrement en faveur des garçons, la suprématie des filles est quasi totale à cet examen. La réussite des filles au 3e palier du fondamental et au baccalauréat peut trouver son sens dans le fait que la scolarité représente pour elles la seule possibilité d'ouverture sur le monde extérieur. En effet, la réussite au BEF conditionnant le passage au cycle supérieur, cette perspective se présenterait alors pour les filles comme une opportunité d'échapper à l'enfermement familial et, au-delà, à la condition féminine. Encore les modèles d'identification féminins préconisent la stabilité, la sécurité et la responsabilité. A ce titre, les études deviennent pour les filles le moyen par lequel elles peuvent s'en sortir ou peuvent échapper à leur condition. Alors, on peut dire que l'école n'a pas pour seule fonction l'instruction, elle inculque aux élèves un ensemble de valeurs et d'attitudes, mais il reste que la réussite dans les études est un instrument pour les filles qui leur permet de rejoindre le monde du travail (étude réalisée par l'universitaire algérienne Houria Sadou, pour le compte du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique).