- Réduction des filières - Création de lycées d'excellence - Deux sessions pour la Sixième/personname / - Le coefficient du brevet revalorisé. “Historique” est le vocable utilisé par le département de l'éducation nationale pour désigner la réforme de l'enseignement secondaire qui devra intervenir dès septembre 2005. Ses grands axes seront dévoilés aujourd'hui en avant-première, lors de la conférence des 48 directeurs de l'éducation, présidée par le premier responsable du secteur Boubekeur Benbouzid. Dans un document référentiel de 70 pages, les services du ministère détaillent la réorganisation du cycle secondaire en se basant sur un principe fondamental. L'école est obligatoire jusqu'à la fin du moyen. Au-delà, l'enseignement secondaire général et technologique, ouvrant droit à des études universitaires, profitera uniquement aux plus méritants, c'est-à-dire à ceux qui auront satisfait aux conditions d'admission au lycée. La restauration de la qualité passe par la réhabilitation du brevet de l'enseignement moyen, dont le coefficient est élevé à trois alors que le coefficient du contrôle continu est de 1. Les élèves, qui n'auront pas rempli ce contrat, seront orientés soit vers un lycée professionnel, soit vers un centre de formation professionnelle. Les deux voies conduisent les apprenants directement vers la vie active. Outre l'enseignement secondaire général et technologique, elles constituent en somme les trois segments de l'enseignement post-obligatoire, tels que préconisés par la commission de la réforme de l'école et entérinés par le Conseil des ministres le 30 avril 2002. Cette réorganisation se prolonge dans le cycle pré-baccalauréat suivant un schéma inédit. Jusque-là, on comptait une quinzaine de filières dans les établissements secondaires, dont une pléthore de sections techniques. À la rentrée prochaine, elles seront réduites à six. La cause étant que la spécialisation précoce des lycéens est un vecteur d'échec. Forts de ce constat, les élaborateurs de la réforme et ses exécutants ont fait précéder les six nouvelles filières de deux troncs communs en classe de seconde. L'un concerne les lettres. L'autre est centré autour des sciences et de la technologie. En deuxième année secondaire, les admis de chaque catégorie seront orientés vers les filières qui sont le plus en accord avec leurs aptitudes. On en compte deux en lettres, soit les langues étrangères et les lettres et la philosophie, et quatre en sciences et technologie. Elles sont comme suit : les mathématiques, la gestion-économie, les sciences expérimentales et la filière technique-mathématique. À son tour, cette dernière comprend quatre options : le génie électronique, le génie civil, le génie mécanique et le génie des procédés. L'éducation nationale distingue quatre avantages dans cette nouvelle organisation : la clarté, la simplicité, la cohérence et la souplesse. Sur ce dernier point, il est notable de signaler la mise en place de “passerelles” entre les différentes filières en vue de permettre des réorientations des élèves suivant leurs résultats et leurs aptitudes. “Il est plus commode de distinguer entre un profil littéraire et un profil scientifique que de procéder à des orientations précoces”, explique le document du ministère. Les spécialisations précoces, le recrutement de lycéens à tout-va, les réformettes introduites çà et là sont à l'origine du marasme actuel à l'école et à l'université. Sur ce plan, les pouvoirs publics reconnaissent leurs responsabilités. “Ces parenthèses ont accru les distorsions — de l'enseignement secondaire (ndlr) —, et ont largement contribué à accentuer son déphasage, d'une part, avec l'enseignement fondamental et supérieur et, d'autre part, avec les besoins sociaux et économiques”, stipule encore le document. Tirant les enseignements nécessaires des modèles en cours dans le monde, le département de Benbouzid astreint au cycle secondaire un principe de base : offrir à l'élève une éducation générale solide à même de le prémunir de la déperdition dès qu'il franchira le seuil du campus. Lycées d'excellence : Une première promotion de 700 élèves en septembre Cinq lycées d'excellence ouvriront leurs portes en septembre prochain. Ils seront implantés dans les villes d'Alger, de Constantine, de Annaba, d'Oran et de Ouargla. Ils accueilleront une première promotion de 700 élèves. Les postulants au concours d'entrée devront faire valoir une moyenne de 16 sur 20 à la dernière composition et 14 sur 20 au brevet de l'enseignement fondamental. La priorité va aux universitaires : Recrutement des directeurs d'établissement scolaire sur concours L'admission à un concours et une année de formation résidentielle sont les deux conditions arrêtées par le ministère pour le recrutement des directeurs d'établissement scolaire, tous cycles confondus. La priorité est donnée aux détenteurs de diplômes universitaires. Inscrits dans le cadre de l'urgence, ces critères visent, selon le département de Boubekeur Benbouzid, à garantir une prise en charge efficiente de la réforme par un encadrement performant. Réorganisation des directions de l'éducation : Les inspecteurs ne s'occuperont que de pédagogie Les directeurs de l'éducation des 48 wilayas changent de statut. Ils sont assimilés désormais à des managers pédagogiques. Leur rôle sera centré sur l'amélioration des performances des établissements mis sous leur tutelle. Pour pallier leur désengagement administratif et financier, des secrétaires généraux seront installés dans toutes les inspections académiques. S. L.