L'un de nos hommes politiques récusait le week-end universel par ce que ce dernier portait une connotation religieuse. Il a (mais seulement historiquement) raison. Initialement, le dimanche était pour les chrétiens le jour de repos du Dieu créateur. Il impose une obligation : la messe. Un interdit : ne pas travailler. Mais dimanche perd peu à peu son caractère religieux pour se transformer en jour de fête populaire. Il fut remis en cause par la révolution française, puis par l'industrialisation dévoreuse de main-d'œuvre avant de redevenir au XIXe siècle jour du Seigneur (certains optaient plutôt pour le lundi saint pour se distinguer des bourgeois). La mutation se poursuit au début du XXe siècle : ce n'est plus qu'un jour de repos hebdomadaire avec tout ou partie du samedi dans la semaine anglaise. La sabbat appartient au judaïsme. Il commence le vendredi soir (ainsi l'heure d'entrée dans le sabbat est variable). Là aussi, il y a un interdit : le travail. « Celui qui fera quelque ouvrage le jour de sabbat sera puni de mort », exode 31, 13-7. Mais l'Islam a émancipé l'homme de ces restrictions : l'homme est invité à répondre à l'appel à la prière du vendredi S 62 V9. Puis à reprendre ses activités une fois la prière accomplie S 62 V10. Interrompre tout commerce pour répondre collectivement à l'appel vers Dieu, voilà un moment fort de notre islamité. Revenir au travail est aussi un acte de foi. Il nous reste à assurer au salarié le droit au repos hebdomadaire. Le choix du jour reste fonction de l'intérêt national comme l'ont compris des peuples qui ne sont ni juifs ni chrétiens. Notons que le jeudi est traditionnellement réservé aux collégiens et que le vendredi reste pour le chrétien un jour de jeûne. Ils mangent ce jour là du poisson au lieu de la viande.