La société Mittal Steel Annaba, filiale du géant mondial de l'acier Arcelor-Mittal, décide de se mettre au « semi week-end universel ». La direction de l'entreprise informe, par le biais d'un communiqué de presse rendu public hier, les institutions et organismes à caractère administratif ou social, ses clients, ses fournisseurs et l'ensemble de ses partenaires de sa décision de faire des vendredi et samedi les jours de repos hebdomadaire. Cela prendra effet à partir du 15 du mois en cours. Soit à compter de vendredi prochain. Ainsi, Mittal Steel sera la première entreprise économique en Algérie à verser dans « un week-end bien algérien » de vendredi et samedi. Cela lui permettra, tout de même, de gagner une journée de travail avec ses partenaires à l'étranger. L'initiative de Mittal Steel a été bien accueillie par le Forum des chefs d'entreprise (FCE), présidé par Rédha Hamiani. Ce dernier estime que « c'est la solution la plus intelligente » en ceci qu'elle ne touche pas à la sensibilité religieuse des Algériens. « Le retour au week-end universel, précise-t-il, est notre revendication au sein du FCE. Nous avons même sollicité les partis politiques durant la campagne électorale pour les législatives du 17 mai dernier pour avoir leur position là-dessus. Nous n'avons pas senti une opposition systématique à cette demande. » L'idée donc est de garder le vendredi férié pour permettre aux gens d'accomplir la grande prière du vendredi, comme font les chrétiens dimanche la messe, observe-t-il. Considérant l'initiative de Mittal Steel comme « un premier pas » vers le retour au week-end universel, M. Hamiani indique que le FCE compte réunir les patrons d'entreprise pour leur suggérer d'aller vers un repos hebdomadaire les vendredi et samedi. Selon lui, le chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem ne trouve aucun inconvénient à ce que les entreprises fassent du samedi le deuxième jour de repos. Cela a été consacré depuis belle lurette par les institutions financières publiques et privées. Pourquoi donc ne pas élargir cette pratique aux autres entreprises économiques, voire aux administrations et institutions de la République ? La décision de Mittal Steel peut inspirer les autres entreprises économiques à en faire de même. M. Hamiani n'écarte pas que cela ait un effet boule de neige. Le retour au week-end universel a été une vieille revendication du Conseil national économique et social (CNES), des opérateurs économiques et de l'UGTA. Cette revendication a été motivée par des raisons purement économiques. Selon certaines études faites sur le sujet, l'Algérie perd cinq millions de dollars par jour depuis son passage en 1976, par décret présidentiel, au week-end algérien (jeudi et vendredi). Des experts de la Banque mondiale indiquent que le retour au week-end universel générerait au minimum « une croissance de 3% du produit intérieur brut ». Une analyse de la Société financière internationale (SFI) fait ressortir que le repos hebdomadaire les jeudi et vendredi coûte à l'Algérie entre 500 et 750 millions de dollars par an. L'étude rappelle également que même les services gouvernementaux algériens avaient estimé le coût par jour de décalage à 150 millions de dollars par an. L'Algérie reste le seul pays au Maghreb à ne pas avoir le week-end universel. Même des pays arabes et musulmans, connus pour leur conservatisme, ont tranché la question loin de toute idéologie, faisant preuve de pragmatisme économique. Il s'agit notamment des Emirats arabes unis et du royaume de Bahreïn.