A l'occasion de la journée de lutte contre la toxicomanie, la sûreté de wilaya exhibera à l'intention du public l'une des plus grosses prises jamais effectuées dans la région. Agissant à partir de maigres renseignements, les éléments de la brigade des stupéfiants relevant de la PJ de Mostaganem parviendront à remonter une importante filière ayant des ramifications insoupçonnées. Tout commença par l'interception d'une quantité de 2,2 Kg, opérée dans une zone d'activité où se croisent des marchands venus de toutes parts. En effet, leurs maigres renseignements de départ finiront par les mener dans les bas-fonds d'Oran ainsi que dans la paisible bourgade de Hammam Bouhadjar. Plus que la quantité saisie -qui est une première dans la longue histoire de la brigade de stupéfiants de Mostaganem- c'est l'ampleur du réseau ainsi que ses nombreux compartiments, qui viennent d'être entièrement démantelés, qui surprend. Car dans la cité qui, petit à petit, parvenait à s'incruster dans l'immense trafic qui traverse le pays d'Ouest en Est, on n'avait jamais atteint une telle prise que l'on estime à pas moins de 370 Kg. Ce qui représente en valeur marchande l'équivalent 5,7 milliards de Cts. « L'art » du camouflage C'est dans la localité de Oued Sabbah, relevant de la daïra de Hammam Bouhadjar que les policiers mostaganémois, munis d'un mandat d'extension de l'enquête, finiront par mettre la main sur 23 colis structurés en valisettes d'un poids moyen variant entre 25 et 26 kg de résine de cannabis de premier choix, généralement destinée à l'exportation. La drogue était cachée dans une bâche d'eau appartenant à la tante du principal accusé, M. A., âgé de 29 ans et originaire de Aïn Témouchent, sur lequel les policiers avaient saisi le premier échantillon de 2,2 kg dont il venait vanter les qualités auprès de ses clients locaux. L'ampleur de ce trafic ainsi que le choix de transiter par Mostaganem s'explique en grande partie par l'existence d'un très dense réseau routier de seconde catégorie. Ce qui permet d'éviter, notamment à l'aide d'un véritable réseau de surveillance qui n'a plus aucune peine à communiquer en temps utile toutes les informations, les rotations des services de sécurité. L'excellente couverture dont dispose la région au travers des réseaux téléphoniques est un élément important dans ce système de communication. Il y a également l'existence de plusieurs marchés ayant un caractère national qui, de ce fait, drainent un trafic routier d'une imposante densité. Outre le marché hebdomadaire de l'automobile de Mesra, Mostaganem possède également l'un des plus important marché de fruits et légumes de l'ouest Algérien, ce qui en fait une véritable plaque tournante de tous les trafics possibles. Il y a, enfin, le marché en plein air de Sidi Khattab. Une véritable aubaine pour trafiquants de tous bords qui n'éprouvent aucune peine à se confondre dans ces interminables processions. Ce n'est point un hasard si au niveau de Oued Sabbah, les policiers auront saisi un camion de 10 tonnes dont la benne était encombrée de caisses à légumes. Un excellent subterfuge qui permet de maquiller le véhicule et de le banaliser aux yeux des services du contrôle routier. Actuellement, c'est vers d'autres activités lucratives, mais qui ne servent en réalité que de paravent, que pourraient se tourner les trafiquants de drogue.