Depuis le 30 juin dernier, date annoncée pour leur parution, plus de 10 000 candidats de la wilaya d'Annaba et leurs parents avaient attendu l'affichage des listes des lauréats au baccalauréat session 2007. C'est pourquoi, beaucoup avaient été révoltés par ces fuites « contrôlées » de résultats à l'origine de youyous ou de déceptions prématurés. Pour bon nombre de parents, l'annonce des résultats du bac relève d'un rite et de la conviction d'avoir réussi là où d'autres ont échoué. Pas pour certains qui usant de relations dans les centres de correction arrivent à disposer de l'information sur la réussite de tel ou tel autre. « Cette attente des résultats me permet de revivre par procuration ma jeunesse », avoue ce père de famille dont la fille venait de décrocher son ticket d'entrée à l'université. Cela ne va pas sans heurts. Il en est ainsi des candidats qui avaient été informés de leur réussite bien avant que les résultats ne soient affichés. Issue du centre de correction à Souk Ahras pour les épreuves d'Annaba, la source était sûre. On bat le rappel de la famille et on prépare la fête avec force congratulations pour le bachelier. Puis comme un couperet, tombe le démenti. Sur la liste, beaucoup de candidats initialement admis à l'université n'ont pas vu apparaître leur nom. A la joie, a succédé la crise de nerfs, l'évacuation vers les urgences de l'hôpital, le questionnement. Certains parents ont cédé facilement à la conduite de fuite, celle d'avoir été flouée, celle d'avoir un enfant en retard, celle d'être analphabète ou peu cultivé. Devant les tableaux d'affichage, après avoir vainement cherché le nom de leur enfant sur la liste, d'autres ont tenu les enseignants pour seuls responsables de l'échec de leur progéniture. « La plupart des enseignants ne font pas travailler leurs élèves en classe. C'est fait dans l'intention d'affoler les parents et de leur imposer des cours de rattrapage chèrement payés. Je me suis ruiné pour mettre du côté de mon fils toutes les chances de réussite, en vain. Déjà bien médiocre, le niveau de l'enseignant est davantage mis à mal par ces cours de rattrapage payant. Ils ont été autorisés par un bien médiocre ministre de l'Education. »