Après plusieurs mois de réconciliation, la lutte « sans merci » contre le terrorisme devra reprendre. C'est ce qu'a prôné, jeudi dernier à Alger, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. « J'entends, en ma qualité de chef suprême des forces armées, que la lutte contre les résidus terroristes redouble d'intensité », lance-t-il dans un discours prononcé devant des responsables de l'armée à l'occasion du 45e anniversaire de l'indépendance nationale. Cette déclaration traduit, ainsi, la volonté du premier magistrat du pays d'adopter une nouvelle politique à l'égard des terroristes récalcitrants. En effet, c'est pour la première fois, depuis l'expiration du délai de la charte pour la paix et la réconciliation nationale (le 31 août 2006), que le président Bouteflika se prononce clairement pour le renforcement de la lutte antiterroriste. Les multiples attentats enregistrés ces derniers mois, en particulier ceux perpétrés le 11 avril 2007 ayant ciblé le palais du gouvernement et des commissariats de police, seraient à l'origine de cette décision. « Les agressions criminelles perpétrées récemment à Alger et ailleurs ont rappelé la nécessité absolue de ne point baisser la garde », indique-t-il. Cette décision, souligne le premier magistrat du pays, s'impose pour, à la fois, renforcer la paix et permettre à l'économie nationale de se redresser. « Il y va de notre sécurité, il y va aussi de la sauvegarde des acquis de la paix retrouvée qui rendent possible le redressement de l'économie nationale, et de la préservation de l'image et de l'attrait économique de notre pays », ajoute Abdelaziz Bouteflika. « La paix, précise-t-il, est largement revenue à travers le pays qui a repris avec ardeur l'œuvre de construction nationale, à laquelle le peuple algérien a adhéré massivement, en dépit de plaies encore vives chez beaucoup de citoyens. » Poursuivant, le président de la République défend sa politique de la réconciliation nationale qui, dit-il, « a eu ses fruits et le peuple ne s'est pas trompé en y adhérant ». « Des citoyens convaincus, néanmoins, que le dépassement des douleurs individuelles passait par le retour de la paix, des citoyens conscients que l'unité nationale, condition impérative de l'avenir auquel aspire le pays, est le devoir suprême qui exige de chacun qu'il transcende les sentiments nés d'un moment singulier dans le long parcours de la conscience nationale », enchaîne-t-il. Depuis sa mise en œuvre, soulignons-le, la politique de la réconciliation nationale a permis la libération de plus de 2000 terroristes et la reddition de quelque 300 autres. Un bilan jugé mitigé. Dans la foulée, Abdelaziz Bouteflika rend hommage aux services de sécurité et aux éléments de l'ANP qui se sont sacrifiés pour la sauvegarde de la nation. « La nation, pour sa part, n'a jamais manqué à son devoir de gratitude et de reconnaissance envers tous les officiers, sous-officiers et hommes de troupe morts ou blessés en opération », assure-t-il.