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Grandeur et décadence d'un golden boy
Publié dans El Watan le 07 - 07 - 2007


Célébré comme un héros des temps modernes, Jean Marie Messier, familièrement nommé J2M, a connu une ascension et une chute vertigineuses. Cet énarque français a eu son heur de gloire lorsqu'il parvient à faire fusionner Vivendi et Universal pour bâtir un véritable empire médiatique. C'est l'histoire de cette chute que racontent les documentaristes Don Young et Alan Handel dans le film Vivendi Universal : Pour 6 milliards de dollars de moins diffusé sur Arte. Ces 6 milliards, ce n'est pas Messier qui les a perdus, mais Edgar Bronfman Jr, le richissime héritier du groupe canadien Seagram, leader dans le marché des spiritueux. Bronfman Jr avait été propulsé à la tête de l'entreprise familiale alors qu'il n'avait aucune expérience de la gestion et des affaires. Passionné de musique et de cinéma, il n'avait pas mené à terme ses études, se contentant de la garantie d'avenir que lui assurait l'immense fortune de ses parents. Par contraste, Messier était sorti du rang. Issu d'une famille très modeste, ce Grenoblois né en 1956 n'avait reçu en héritage qu'une exceptionnelle vivacité d'esprit qui lui permettra de rafler la première place durant tout son parcours scolaire et universitaire. Véritable bête à concours, il entre sans difficulté à l'ENA, prestigieuse institution française, où il est le meilleur. Ce profil de major de promotion lui vaut d'entrer dans les plus hautes sphères politiques dans le sillage d'Edouard Balladur puis de Jacques Chirac lorsque celui-ci brigue la présidence. Messier sait déjà où il faut mettre les pieds et son incursion dans le monde politique lui vaut de tisser un réseau de relations utiles à ses ambitions. Il entre à la banque Lazare dont il devient un cadre éminent qui a la réputation de transformer en or tout ce qu'il touche. Sa réputation de génie est vite faite et lui vaut d'entrer dans la plus grande entreprise française de distribution de l'eau dont il va rénover le fonctionnement avant d'en devenir le patron. C'est à partir de cette prise de pouvoir que va débuter l'aventure de Vivendi et sa fusion avec Universal, propriété de la famille Bronfman. Messier subjugue Bronfman Jr qui croit que le Français est un sorcier des finances qui va décupler ses chances de dominer la monde des médias. Et de fait, Messier ne va pas tarder à racheter à tour de bras des grandes firmes audiovisuelles. Messier veut être présent dans le monde entier et cette vision démesurée satisfait d'abord Bronfman Jr qui ne se rend pas encore compte que ce n'est que son argent que Messier -sans fortune personnelle - est en train d'investir. Le génie des finances a eu les yeux plus gros que le ventre car l'empire qu'il a trop rapidement édifié est brinquebalant. Les résultats ne sont pas à la hauteur de son enthousiasme et Vivendi-Universal perd de l'argent plus qu'il n'en gagne. Lorsque Bronfman Jr prend enfin conscience du danger, il est trop tard. Vivendi-Universal perd un milliard d'euros par mois. Bronfman Jr, qui va se retirer de l'association avec Messier, perdra dans cette aventure 6 milliards de dollars, ruinant du coup sa famille. Les actionnaires de Vivendi sont eux aussi ruinés. Il n'y a d'autre issue que de faire partir Jean-Marie Messier lui-même. Ce dernier accepte en échange d'une compensation de 20 millions d'euros, inaugurant ainsi la pratique des golden parachute. Il faudra la menace de poursuites, aux Etats-Unis, pour que J2M renonce aux 20 millions d'euros. Bronfman Jr jura qu'on ne l'y reprendrait plus, mais c'était trop tard. Vivendi-Universal avait été un coûteux trompe-l'oeil. Messier, lui, a pu retrouver du travail dans une banque parisienne, mais les observateurs de la saga Vivendi-Universal estiment que l'homme ne pourra plus rééditer ce qu'il avait fait. Lors de ses années triomphales, Messier était porté aux nues par ceux-là mêmes qui disent pis que pendre de lui aujourd'hui. Il n'y avait pas de superlatifs assez forts, assez colorés, pour vanter la gloire de ce manager auprès duquel tout le monde voulait être vu car chacun connaissait son poids de banquier et de créateur de télévision. Entouré dans le triomphe, J2M sera bien seul dans la chute. Vivendi-Universal aura illustré l'art de transformer un rêve en cauchemar.

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