Des responsables nous ont habitués à annoncer des dates de réception de certains projets publics d'envergure sans tenir leurs engagements. Le cas le plus frappant est sans conteste celui du nouveau port de pêche d'El Marsa, dont les travaux traînent en longueur depuis 2002, alors qu'il devait être mis en service en 2005. A ce jour, il n'est achevé qu'à 70% pour une enveloppe globale de 300 milliards de centimes, dégagée dans le cadre du premier programme de soutien à la relance économique. Il est donc légitime de s'interroger sur le sort qui sera encore réservé à un autre projet de taille, en l'occurrence le nouvel hôpital de dimension régionale, d'une capacité de 240 lits, en cours d'exécution à la périphérie ouest de la ville de Chlef. Le directeur de la Santé avait annoncé, le 29 mai dernier, devant le président de la République, à l'occasion de la visite de travail effectuée par ce dernier dans la région, que l'établissement sera fin prêt en juillet 2008, soulignant que les travaux de réalisation et d'équipement de cette infrastructure seront totalement achevés à cette date. Les délais seront-ils respectés ? L'avenir nous le dira. Réanimation lourde Actuellement, l'ouvrage est au stade des gros œuvres, atteignant un taux de réalisation de 30%, une année après le lancement des travaux qui ont été confiés, faut-il le rappeler, à une entreprise turque. Une année nous sépare de l'échéance fixée et l'on s'interroge d'ores et déjà sur la capacité de l'intervenant à terminer les 70% restants dans moins de 12 mois. Toujours est-il que les responsables de ce dernier ainsi que les autorités sanitaires concernées ont fait part de leur détermination à relever ce défi afin de doter la région d'un nouvel hôpital moderne et pouvant se substituer aux structures hospitalières d'Alger et d'Oran, notamment en matière de prise en charge des soins spécialisés. Pour eux, une fois cet établissement opérationnel, les malades des wilayas de Chlef, Aïn Defla, Relizane, Tissemsilt et Tiaret n'auront plus à se déplacer jusqu'aux grandes villes du pays pour y être pris en charge médicalement. Ils trouveront, selon leurs dires, tous les moyens sur place pour un « traitement rapide et de qualité devant être assuré par une équipe médicale pluridisciplinaire ». Outre les équipements de radiologie de dernière génération, il est prévu l'acquisition des moyens nécessaires pour assurer la réanimation lourde qui fait cruellement défaut dans la région. De même, un espace de plus de deux hectares sera réservé à la construction d'amphithéâtres et de blocs d'études, dans la perspective d'ériger cet hôpital en centre hospitalo-universitaire pour les besoins de la future faculté de médecine de l'université Hassiba Benbouali de Chlef. L'autre innovation annoncée est la nouvelle conception architecturale de l'hôpital qui, selon nos sources, n'a rien à envier à celle des grands hôpitaux d'outre mer. Attendons pour voir.