Les travaux de la troisième session ordinaire du conseil national du RND se sont déroulés ce week-end à l'hôtel Riad, à Sidi Fredj. Lors de son intervention, Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, a encore une fois condamné le terrorisme et a appelé les citoyens à redoubler de vigilance. « La position du RND est connue. Nous sommes pour la réconciliation nationale et pour la lutte contre le terrorisme barbare et aveugle. La réconciliation nationale ne signifie nullement le retour à l'extrémisme de quelque forme que ce soit », dira Ouyahia. Ce dernier s'est étalé sur cette question en soulignant que son parti soutient les mesures prises pour l'encouragement des égarés afin qu'ils réintègrent la société, et ce, dans l'objectif de rétablir la paix et la sécurité des Algériens. Les travaux de cette session ont été clos par la mise en place de deux résolutions. Dans ce sens, le secrétaire général du RND a indiqué que sa formation assume sans gêne son appartenance au pouvoir. Nous étions des militants d'une Algérie qui avance et qui se veut fidèle à ses racines, mais nous sommes également pour le développement de notre pays », a lancé Ouyahia. « Nous ne faisons pas de politique de deux poids deux mesures. Aujourd'hui, nous revenons à une vie autonome du pays, et la prochaine grande échéance aura lieu en 1997. Pour le moment, nous avons arrêté un programme d'action », a-t-il affirmé. En marge des travaux, Ouyahia a animé une conférence de presse durant laquelle il a abordé des questions portant sur l'actualité nationale. Le secrétaire général du RND a formellement démenti la dissolution de l'APN. « Nous ne risquons pas d'aller vers la dissolution de l'Assemblée, car les Algériens en ont ras-le-bol des élections. Ils ne veulent plus vivre au rythme des échéances », a soutenu Ouyahia. En outre, et sur la morosité de la vie politique dans le pays, le secrétaire général regrette cette situation. « Si la vie politique se résume aux joutes électorales, ce serait très regrettable car, en parallèle, il y a une population qui veut connaître nos projets et qui attend du concret. Si on ne vit que de rendez-vous électoraux, nous sommes loin des comptes. Au RND, nous essayons d'être actifs », a-t-il ajouté. Ouyahia a démenti, en revanche, le fait que l'Alliance présidentielle n'a pas d'ancrage dans la société et est superficielle. « Nous avons tenu plus de dix réunions, mais nous ne sommes pas obligés de rendre publics les résultats de nos travaux. Nous n'avons pas créé le pôle pour faire barrage aux autres partis, mais pour renforcer nos idées. Les autres partis n'attendent pas de nous le remorquage », a déclaré le secrétaire général. Abordant le chapitre relatif à la presse, Ouyahia a vanté par moments les mérites de la presse et l'a critiquée aussi. Il dira que les problèmes de l'Algérie sont multiples et que son parti milite pour la défense des droits de l'homme et la liberté d'expression. S'exprimant sur le problème du directeur du quotidien Le Matin, Benchicou, il dira : « Tout le monde sait sur quoi le tribunal d'El Harrach a délibéré dans l'affaire de Benchicou. Ce n'est ni pour diffamation, ni pour un écrit, encore moins pour une opinion. Il reste que vous êtes libres d'interpréter à votre manière ce cas. Chacun de nous doit veiller sur la liberté d'expression. Et la presse dans le monde est considérée comme une opinion non comme partie, encore moins un parti. » Il ajoutera : « La presse reste le seul créneau, contrairement à la classe politique, dont le silence de la tombe domine, qui rapporte, dénonce et condamne les actes terroristes. Sur cette question, elle est à l'avant-garde. En revanche, même si je suis fier de la presse de mon pays, il reste qu'elle a du chemin à faire comme nous tous. » Concernant la crise de Kabylie, le premier responsable du RND ne va pas à contresens du pouvoir qui a tendu la main aux représentants du mouvement des archs. Toutefois, le conférencier s'oppose à la politique « du tout et tout de suite ». « La population, elle, revendique la stabilité et le retour à la normale. » Pour ce qui est de l'article proposé par El Islah relatif aux boissons alcoolisées, Ouyahia a tenu à préciser : « Les députés d'El Islah ont proposé en 2003 la loi sur l'interdiction de l'importation des boissons alcoolisées pour que le pouvoir la rejette. Ce parti prend ainsi à témoin l'opinion. Aujourd'hui, nous nous battrons au sein du RND pour faire tomber cet article qui est rétrograde et sans effet. » Par ailleurs, l'orateur a soutenu, sur une question relative aux harkis : « Nous ne sommes pas des révisionnistes et ne sommes pas concernés par le débat engagé en France », dira-t-il. Dans la foulée, le secrétaire général annoncera que le prix du pain ne sera pas augmenté et que le RND est contre l'ouverture des médias lourds au privé pour le moment.