Si la croissance a été bonne en 2003 (6,4%), grâce à l'activité pétrolière, elle devra redescendre à 4,1% en 2004 et 4,2% en 2005. » C'est ce que rapporte l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), à propos de la croissance en Algérie, dans son dernier rapport sur les perspectives économiques en Afrique. Des prévisions qui viennent atténuer l'optimisme affiché des pouvoirs publics qui tablent, programme de consolidation de la relance aidant, sur des taux de croissance de plus en plus appréciables. Le bilan du Plan de soutien à la relance économique (PSRE) mis justement en place pour relancer la croissance à un rythme annuel de 5 à 6% reste pour sa part, lit-on dans le rapport, « très mitigé notamment pour ce qui est de la durabilité de l'impact sur la croissance et l'emploi, ainsi que des fragilités qu'il pourrait engendrer, particulièrement du côté de l'équilibre intérieur ». Néanmoins, estime l'OCDE, « l'Algérie a atteint depuis 2002 un nouveau palier de croissance qui, tout en restant fortement lié aux performances du secteur des hydrocarbures, résulte aussi des efforts de réforme déployés ces dernières années par le gouvernement algérien ». Des réformes qui ont été introduites dans les domaines aussi variés que « la concurrence, la libéralisation du commerce extérieur et des paiements, la fiscalité, le secteur financier, la gestion des entreprises publiques et la privatisation ». Ce sont également, précise le rapport, des réformes qui illustrent, au-delà de « la timidité de leur avancement, le souci des autorités d'améliorer l'environnement des affaires et de susciter une meilleure réactivité du secteur privé ». L'année 2003 a été marquée, relève l'OCDE, « par une reprise de la croissance du secteur agricole estimée à 16% en termes réels, en raison de bonnes conditions climatiques ». Cette même croissance « devrait atteindre 6,6% en 2004 ». Après une période de baisse, l'industrie manufacturière connaît à nouveau, depuis deux ans, reconnaît l'organisation, « un regain d'activité avec 2% de croissance de sa valeur ajoutée en 2001 et 2,9 % en 2002 ». Ces résultats témoignent « d'un certain dynamisme du secteur privé algérien, de nature à inciter le gouvernement à s'engager plus nettement dans l'ajustement structurel de l'économie et, de ce fait, en faveur d'un rééquilibrage des rôles entre les secteurs public et privé dans la stratégie de développement ». Toutefois, les résultats de ce secteur pourraient être handicapés, avertit l'OCDE, « à défaut de réformes vigoureuses, par l'obsolescence et la faible productivité de l'outil de production et le niveau très bas de l'utilisation des capacités installées, du côté du secteur public ». Pour les activités concurrentielles, « c'est la contraction relative des débouchés sur le marché domestique, suite à une libéralisation accrue des importations requise par l'accord de partenariat signé avec l'Union européenne, qui risque de freiner la croissance », lit-on dan le rapport. La nécessité de telles réformes « s'impose pour passer à de nouveaux paliers de croissance dépassant la moyenne des 2 % observée sur les trois dernières années ». D'après les évolutions sectorielles, l'économie algérienne, pour l'OCDE, « semble désormais s'inscrire sur un sentier de croissance à un rythme plus élevé qu'auparavant, mais qui reste fortement influencé par les performances du secteur primaire, à défaut d'une diversification de la base productive ». Elle ajoute qu'à court et moyen termes, l'économie nationale « dépendra du programme public de soutien à la relance », en matière de politique budgétaire et monétaire. Le rapport de l'OCDE souligne que « parmi les faits marquants de ces trois dernières années sur le plan macroéconomique, il faut relever la volonté des autorités algériennes, tirant profit des enseignements du passé, d'atténuer autant que possible l'impact de la volatilité du prix du pétrole sur la stabilité du cadre macroéconomique ». Cette volonté s'est notamment manifestée par « la création d'un fonds dont la principale mission est de réguler les recettes pétrolières en recevant toutes les recettes non budgétisées ». Ce fonds servira à compenser les moins-values pétrolières et à réduire la dette publique. De plus, ajoute l'OCDE, « l'Algérie a fait preuve d'une certaine amélioration de sa capacité institutionnelle, lui permettant de maintenir ses équilibres macroéconomiques internes et externes à des niveaux acceptables dans un contexte de relance économique par la demande ».