D'importants renforts militaires ont été acheminés hier autour du massif forestier de Yakouren, où une opération de ratissage a été engagée suite à l'attaque terroriste ayant visé dans la nuit de vendredi dernier la brigade de gendarmerie et un détachement de la garde communale de la localité. Tizi Ouzou. De notre bureau La présence des unités d'élite de l'ANP sur le terrain des opérations a été confirmée de sources proches du dispositif sécuritaire, qui indiquent que le groupe ayant commis l'attentat terroriste avorté se retrouve piégé par le déploiement militaire. L'étendue du maquis ciblé par l'opération de recherche et de destruction des nids terroristes rend cependant plus complexe la mission des services de sécurité. La forêt de Yakouren représente un point de passage vers les massifs de Aït Chaffâa, au nord, et de Idjeur, au sud, et a toujours constitué un lieu de repli et de transit pour les groupes armés ayant écumé la région depuis plus d'une décennie. Des moyens militaires importants, en effectifs et en moyens, sont requis pour boucler les issues à la horde du GSPC qui s'est mobilisé en force pour mener l'assaut contre les forces de sécurité de Yakouren. Le pilonnage du maquis terroriste par les forces de l'ANP s'est étendu hier au massif de Aftis, situé entre Idjeur, Bouzeguène et Ifigha, à une vingtaine de kilomètres à vol d'oiseau de Yakouren. Des moyens aériens sont utilisés par l'ANP pour déloger les éléments armés ayant pu se réfugier dans cette localité qui a été le théâtre de nombreux attentats terroristes ces dernières années. L'attentat le plus spectaculaire a été l'attaque d'un véhicule de transport de fonds sur le pont d'Assif Ouderdoun, il y a deux ans. L'attentat à l'explosif avait été filmé et mis en ligne par le GSPC, qui démontrait ainsi avoir mis en place une logistique meurtrière dans les maquis de la localité. Depuis, la pression militaire a été intensifiée et les troupes de l'ANP stationnées dans la région ont engagé de nombreuses opérations et multiplié les embuscades dans les endroits où des mouvements suspects sont signalés. Le dispositif militaire a donné des résultats, puisque l'élimination des quatre terroristes dans la nuit de vendredi dernier a été le fait des soldats de l'ANP qui étaient en embuscade aux alentours de Yakouren, bien avant que le groupe du GSPC ne lance son attaque contre la brigade de gendarmerie. Les terroristes qui avaient battu en retraite étaient interceptés avant l'arrivée des renforts militaires. Jusqu'à hier en fin de journée, le pilonnage et les allers-retours des hélicoptères de l'ANP se sont poursuivis, mais sans que l'on fasse état d'un bilan des opérations. Le dispositif militaire devrait s'inscrire dans la durée, vu l'importance et la dangerosité du groupe armé qui s'y est replié.