Après l'attaque de la brigade de gendarmerie et du poste de la garde communale de Yakouren, la population est encore sous le choc. A Yakouren, les gens qui approchent la presse disent tout le désarroi vécu en cette nuit d'horreur. Une nuit gravée au fond des personnes qui cherchent à oublier. Un habitant du bâtiment sis au-dessus de la brigade de gendarmerie dira: «Les terroristes ont investi le bâtiment, fait sortir les familles, et carrément pris leur place afin, semble-t-il, de mieux cibler la gendarmerie.» Fort heureusement, les uns et les autres des protagonistes ont fait attention dans l'échange de tirs et ont réussi la prouesse de ne blesser aucun civil. Toute la ville ne parle que de cette attaque, «du jamais-vécu», dira Ahmed, un travailleur de cette région. Avant-hier, dans le courant de l'après-midi alors que le ratissage était en cours sur le massif forestier de Yakouren, des éléments de l'ANP, inspectant la RN12 menant vers Béjaïa, ont découvert deux engins explosifs. Les militaires ont désamorcé un des engins et ont fait exploser, sur place, le second. Ces engins semblent avoir été semés en ces lieux par les assaillants, lors de l'agression contre la gendarmerie et le poste de la garde communale afin de ralentir le plus possible l'arrivée des renforts. Comme on a appris, toujours dans la soirée de ce samedi et aux environs de 16h, un détachement de l'ANP en ratissage dans le massif forestier de Yakouren, a accroché un groupe terroriste, apparemment bien armé. Un violent accrochage s'en était suivi et l'échange de tirs était assez nourri selon des riverains. Aucun bilan n'a été rendu public. L'ANP a ainsi pilonné la région à l'aide de mortiers, de canons et des hélicoptères ont survolé cette zone. Par ailleurs, on a appris que trois des quatre terroristes abattus ont été identifiés, il s'agit, dit-on, de K. Rabah alias Abou Hamza, âgé de 37 ans et ayant rejoint le maquis dans les années 94, B. Abdenour, alias Abdenour, 41 ans ayant rejoint le maquis en 1998 et M.Mustapha, alias Khoubeid, 29 ans, monté au maquis en 2001. Les forces de l'ANP qui ont pénétré le massif forestier semblent déterminées à poursuivre les assaillants, et à les éliminer. La présence de ce groupe aurait été signalée depuis quelques semaines par les riverains et l'ANP avait, dit-on, dans ses «papiers», une opération de nettoyage des lieux. La Kabylie a, ainsi, en moins d'une quinzaine de jours, vécu bien des événements. Outre l'attentat manqué contre le wali dans la région de Aïn El Hammam, les bombes qui ont explosé les premières sur la RN12 contre une patrouille de la gendarmerie et les autres visant un barrage de la gendarmerie à Tigzirt. Par ailleurs, les forces de l'ordre ont réussi à éliminer, dans le massif de Sidi Ali Bounab, plusieurs terroristes dont quatre réputés dangereux. II s'agit de K. Rabah, alias Abou Hamza, ancien responsable dans la katiba El Ansar, B.Abdenour, alias Abdenour, émir, K. de Réghaïa et un autre non encore identifié. Les forces de l'ordre sont déterminées à poursuivre et à éliminer les groupuscules qui tentent de faire croire qu'ils sont en mesure de peser sur la société.