C'est une attaque qui aurait pu être des plus meurtrières qui a été mise en échec hier très tôt dans la matinée par les forces de sécurité à Yakourène, où un très important groupe terroriste, a attaqué simultanément les campements de la police communale et de la brigade de gendarmerie situés dans le centre-ville de cette localité. Quatre terroristes au total ont été abattus sur place par les soldats de l'Armée nationale populaire qui ont pu récupérer sur ces quatre criminels cinq armes dont 4 Kalashnikovs et une arme lourde de type RPG7 qui venait à peine d'être utilisée contre le bâtiment de la gendarmerie. Fort heureusement, la patrouille de l'ANP est entrée en action alors que les deux immeubles abritant la gendarmerie nationale et le campement de la police communale, d'où gendarmes et gardes communaux tentaient de riposter, venaient à peine d'être pris d'assaut. Un militaire et un gendarme ont été blessés au cours de cet accrochage qui aura duré au moins deux heures, selon les témoignages des habitants de Yakourène. Le nombre d'impacts de balles visibles sur les murs de la brigade de gendarmerie renseigne plus clairement sur la durée de l'accrochage entre les forces de sécurité et les criminels du GSPC. Il était 3h du matin, lorsque les premières rafales commençaient à être tirées par les terroristes dans la direction des deux immeubles de la gendarmerie et de la police communale, situés non loin l'un de l'autre. Les habitants de la paisible petite ville de Yakourène commençaient à être arrachés de leur sommeil, peu après minuit, lorsque les mouvements des groupes armés ont débuté d'une manière, faut-il le souligner, des moins discrètes, pour suivre les évènements en direct à travers les interstices de leurs persiennes. Selon des source locales, le mouvement du groupe terroriste du GSPC affilié à l'organisation d'al-Qaïda au Maghreb a commencé bien avant l'heure de l'attaque. Les acolytes d'Abdelmalek Droukdel, alias Abou El-Mossaâb Abdelouadoud, ont, dans un premier temps, investi la ville avant d'encercler les deux immeubles qui allaient devenir leur objectif peu après. Ce qui allait suivre montre que les terroristes étaient loin de s'attendre à l'arrivée des renforts. Cinq bombes ont été enfouies sous terre, non loin de l'entrée de la ville de Yakourène, sur le chemin que devraient emprunter d'éventuels renforts. Mais, contre toute attente, les renforts finiront par arriver, en grand nombre, mais pas du côté où on les attendait, mais de l'autre côté de la ville. C'était à ce moment-là que les terroristes, en pleine action, ont été surpris par derrière par les tirs des militaires. Entre les gendarmes qui ripostaient et les militaires venus par derrière, les terroristes se sont retrouvés pris en sandwich et donc contraints de prendre la fuite, pour ceux qui pouvaient fuir. C'était là, d'ailleurs, que quatre parmi les terroristes ont été éliminés. Les échanges de tirs n'avaient pas encore cessé lorsque deux des cinq bombes placées à l'entrée de la ville ont explosé l'une après l'autre causant quelques dégâts aux habitations environnantes. Deux autres bombes ont été désamorcées par les artificiers de l'ANP, alors que la cinquième, placée sur la route du village Tagma, n'était pas encore désamorcée jusqu'à hier, selon des sources locales. Les corps des quatre terroristes abattus ont été laissés, jusqu'à une heure avancée de la matinée, sur le lieu de leur élimination, au vu de toute la population de la ville qui ne croyait pas que le cauchemar vécu durant toute la nuit allait se terminer et surtout que les évènements allaient, grâce à l'efficacité et la vigilance des troupes de l'ANP, prendre une telle tournure après avoir assisté, la peur au ventre, à la façon dont leur ville a été assiégée par les terroristes. Il est à noter qu'à peine l'accrochage avait cessé, des troupes de l'ANP, dépêchées en renfort, se sont déployées dans toute la région où une opération de ratissage de grande envergure a été aussitôt lancée dans le vaste massif forestier de Yakourène vers lequel les terroristes, qui venaient d'échapper des mailles des troupes de l'ANP, se sont dirigés. Même les hélicoptères de combat, mobilisés en nombre impressionnant, n'ont pas tardé à arriver et à entrer tout de suite en action. Durant toute la journée d'hier, les troupes terrestres poursuivaient les recherches sur terre pendant que les hélicoptères pilonnaient tout ce massif forestier réputé être un des plus importants fiefs des groupes terroristes dont la présence a été plusieurs fois signalée ces derniers mois dans cette région en particulier et dans tout le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou en général. Il est à rappeler, qu'en moins de 15 jours, les groupes terroristes ont perpétré au moins trois attentats à la bombe dans cette wilaya. Après celui manqué, qui a ciblé le wali de Tizi Ouzou à Aïn El-Hammam, sont venus ceux de Tadmaït et de Tigzirt qui ont ciblé des patrouilles de la gendarmerie. Mais, sentant la menace terroriste devenir de plus en plus grande, mettant ainsi tous les voyants au rouge, notamment après l'attentat kamikaze contre un campement militaire à Lakhdaria dans la wilaya de Bouira, les services de sécurité ont pris des mesures sécuritaires particulières à partir desquelles les dispositifs ont été renforcés et la vigilance redoublée. Par ailleurs, nous apprenons que trois terroristes ont été identifiés, à savoir K. Rabah, alias Abou Hamza, 37 ans, qui a rejoint le maquis en 1994, B. Abdenour, alias Abdenour, 41 ans, au maquis depuis 1998 et M. Mustapha alias Khoubeid, 29 ans, au maquis depuis 2001. SAMIR LESLOUS