Un important groupe terroriste, constitué d'une cinquantaine d'éléments lourdement armés, a perpétré dans la nuit de vendredi à samedi une véritable opération militaire qui a visé simultanément la brigade de gendarmerie de Yakouren (50 km à l'est de Tizi Ouzou), le détachement de la garde communale limitrophe et le barrage militaire situé à un kilomètre du chef-lieu, sur la route de Azazga. Tizi Ouzou. De notre bureau Quatre terroristes ont été abattus par les éléments de l'ANP qui ont intercepté le groupe armé lors de sa retraite dans le maquis, à trois kilomètres en contrebas de la ville. Quatre kalachnikovs ont été récupérés, ainsi qu'une arme lourde de type RPJ7 qui a servi lors de l'assaut avorté contre la brigade de gendarmerie. Un fusil mitrailleur a également été récupéré par les services de sécurité. L'attaque du barrage militaire et du détachement de la garde communale était destinée à neutraliser toute intervention des services de sécurité, l'opération terroriste ayant essentiellement visé la brigade de gendarmerie où les assaillants ont projeté de récupérer des armes et des munitions. Les impacts de balles sur la façade de la brigade, dont les fenêtres ont volé en éclats, témoignent de la violence de l'attaque. Les terroristes ont défoncé l'entrée de la brigade et ont réussi à installer et faire exploser une bombe sur la paroi latérale du bâtiment. La déflagration a ébranlé la structure sans la faire écrouler, ravageant les locaux situés au rez-de-chaussée. On dénombre des blessés parmi les gendarmes, sans évoquer de cas graves. Leur riposte énergique a maintenu en échec les terroristes qui avaient également ouvert le feu à partir d'une cité mitoyenne de la brigade. La présence des habitants dans les immeubles voisins a limité la force de frappe des gendarmes qui ont tenu le siège pendant plus de deux heures, jusqu'à l'arrivée des hélicoptères de l'ANP. Les appareils de l'armée ont utilisé des moyens de visée nocturne, forçant les terroristes à battre en retraite. C'est ce qui a mis en échec cette attaque terroriste d'envergure. Les terroristes avaient encerclé la brigade de gendarmerie, fait le siège du détachement de la garde communale, mis sur la défensive un barrage militaire et piégé la route que devaient emprunter les renforts, mais ils n'avaient pas prévu les tirs à infrarouge des hélicoptères de l'ANP. La retraite du groupe armé a également été un échec, puisqu'elle s'est soldée par un accrochage avec des forces de l'ANP arrivées du campement militaire de Tagma, à une dizaine de kilomètres à l'est de la ville. Les éléments de l'ANP n'ont pas emprunté la RN12, qui a été piégée en plusieurs endroits par les terroristes. Une bombe placée sous la chaussée a explosé à deux kilomètres de la ville, causant un important cratère, sans faire de victime, et deux autres engins ont pu être désamorcés dans la journée d'hier, selon les dernières indications en notre possession. La sortie des éléments de l'ANP depuis le campement de Tagma était régulière, puisque des embuscades sont tendues depuis plusieurs semaines dans ce maquis qui représente un point de transit vers les localités de Zekri et d'Aït Chaffaâ. Les terroristes ont été surpris dans leur retraite. Quatre ont été abattus et leurs armes récupérées. Les corps ont été transférés à la morgue de l'hôpital de Azazga, avant d'être emmenées à Tizi Ouzou pour les besoins de l'identification. Les bombardements depuis le campement militaire d'Akerrou se sont poursuivis durant toute la journée d'hier, avec l'appui des hélicoptères de l'armée. Des renforts militaires ont été acheminés au cours de la journée et un ratissage a été engagé pour neutraliser cet important groupe du GSPC qui a frappé dans cette localité après plusieurs années d'accalmie.