Une conférence de presse animée par le directeur de l'éducation pour annoncer les résultats des examens de fin d'année, le retour en force du Cnapest et la réouverture « éventuelle » des comptes des œuvres sociales après un semblant de réserve, ont été les événements phare de cette semaine à Souk Ahras. Deux points importants ont été soulevés par le directeur de l'éducation lors d'une conférence de presse animée la semaine dernière. Il s'agit du livre scolaire gratuit destiné aux couches défavorisées et de la lutte contre les déperditions scolaires. Pour le premier point, le même responsable a annoncé que 40 000 élèves bénéficieront de cette formule, alors que pour le second point des consignes ont été adressées aux chefs d'établissements pour que soit donnée une seconde chance aux élèves qui n'ont pu accéder aux classes supérieures. S'agissant des examens de fin d'année, il qualifiera les résultats de « satisfaisants ». Un taux de réussite de 51,15% au baccalauréat a été commenté par le directeur de l'éducation comme étant le résultat d'un travail régulier des enseignants et des encadreurs à tous les niveaux. De même pour les examens du cycle primaire et celui du moyen, où l'on a enregistré un taux de réussite de 98, 23% pour le premier et 58, 58% pour le second. Le Cnapest se rebiffe Après une hibernation de plusieurs années, le Cnapest fait parler de lui à Souk Ahras, et une restructuration à travers les établissements du secondaire est déjà perceptible. Jouissant d'une popularité depuis la grève revendicative de l'année 2003, ce syndicat autonome revient en force, et promet, si l'on se fie aux déclarations de certains militants, un raz-de-marée. Après un blocage qui aura duré plus de deux années, la direction de l'éducation de Souk Ahras a, semble-t-il, renoncé à user de son droit de regard sur l'argent des œuvres sociales pour annoncer dans les coulisses une « éventuelle » réouverture des comptes de la commission. Une vive contestation des travailleurs a, pour rappel, abouti en juillet 2005 à la suspension de l'ex-président de la commission et la fermeture de tous les comptes par le biais de l'administration. Cette dernière, et après confirmation du préjudice financier considérable, occasionné par des dizaines d'opérations douteuses, procédera après consultation de la fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE), à l'installation d'une commission de redressement financier. Le rapport établi par ses trois membres restera à ce jour protégé par la loi de l'omerta. Depuis, des dizaines d'interventions proposant à la direction de l'éducation de tourner la page de la gestion antérieure des œuvres sociales, ont été signalées. Pour ce faire, le 21 juin 2006, une nouvelle commission a été installée sans passation de consignes, ni même lecture du bilan moral et financier par l'ex-président de la commission, détenteur, selon des échos, d'informations accablantes. Ont été reconduits seulement le comptable et le gestionnaire administratif. Alors que le préjudice financier est estimé à des millions de dinars, tout le monde adopte l'attitude complice « yekhta rassi », pour répéter l'expression d'un témoin de plusieurs transactions douteuses, concernant, entre autres, l'octroi, l'achat et la vente de voitures, l'électroménager, les factures dopées, et autres projets fictifs. Les prêts, les dons de solidarité, les voyages à l'étranger, la gestion des clubs de l'enseignant, ont également figuré parmi les doléances des travailleurs du secteur en 2005 et qui n'ont toujours pas trouvé réponse. Le problème des œuvres sociales de l'éducation se pose par rapport à un contre-pouvoir qui s'affiche au grand jour à Souk Ahras. Le trésor public a été sollicité, d'après la commission précitée, pour l'ouverture des comptes.