Le Cnapest campe sur sa position, à savoir ne jamais aller à la table des négociations sans la casquette de syndicaliste. La grève est reconduite d'une semaine à partir de samedi prochain. Hier, lors d'une conférence de presse, tenue dans un hôtel limitrophe au siège du CNES à Alger, le Cnapest a reconduit la grève pour une semaine à partir de samedi 15 novembre. Dans une déclaration préliminaire, le secrétaire général du syndicat, M. Mériane, relève que, malgré le répondant massif des syndiqués PEST au sein du Cnapest au mot d'ordre de grève qui dépasse les 96% à l'échelle nationale, les autorités concernées persistent dans leur obstination et optent pour une situation chaotique en refusant tout dialogue. Faisant allusion à la FNTE, qui a fait appel à une grève nationale de l'enseignement moyen et primaire, M. Mériane la qualifie ainsi : “C'est une grève folklorique et son seul but est de faire passer des accords secrets conclus auparavant entre lui et le gouvernement. Mais, il faut savoir que la base, représentant plus de 44 wilayas, est déterminée à aller jusqu'au bout, soit jusqu'à la satisfaction de nos revendications. Toute tentative de désorganisation ne fera que renforcer la hargne des enseignants.” Les wilayas de Tlemcen et de Djelfa viennent de rejoindre le mouvement de grève. Le Cnapest refuse d'aller aux négociations sans la casquette syndicale et il se démarque de tout résultat auquel il n'a pas participé. “C'est un non-sens. Après un conflit social, c'est aux deux belligérants de s'asseoir à la table des négociations. Pourquoi la FNTE appelle à une grève si l'UGTA considère la dernière rencontre avec le Chef du gouvernement satisfaisante ?”, s'interroge un membre du syndicat. Sidi Saïd avait déclaré, à l'issue de la dernière rencontre avec le Premier ministre, que ce denier reconnaît la légitimité des revendications des enseignants tout en ajoutant qu'il n'est ni négociateur ni médiateur. Pour les grévistes, l'objectif du patron de l'UGTA est de protéger les privilèges que leur procure la gestion des œuvres sociales et les syndicats qui auront plus de 20% de représentativité des travailleurs dans le secteur de l'éducation les géreront automatiquement, et l'UGTA ne sera qu'une coquille vide. Sollicité pour faire un commentaire par rapport au CLA, qui a décidé d'aller à la table des négociations, M. Mériane estime que les autorités concernées font dans la diversion : “Ils veulent nous piéger en nous associant aux négociations à titre de grévistes mais pas de syndicalistes. Ils veulent nous voir et disparaître après, pour laisser le terrain à la FNTE. Je tiens à vous lire un passage d'une chanson de feu Farid Ali : “Choisissez le chemin qui vous semble le mieux et prenez-le, mais à condition de mourir digne.” À une question relative à l'éventuelle démobilisation de sa base face à la FNTE, qui peut arracher des acquis, car on parle déjà de 7 000 DA que cette organisation aurait refusés, les parents d'élèves qui craignent une année blanche qui se dessine de plus en plus, sans oublier le CLA qui va s'asseoir à la table des négociations, le secrétaire général du Cnapest a semblé confiant tout en reconnaissant la probabilité que quelques wilayas où le syndicat n'est pas bien implanté baissent les bras. Toutefois, il demeure confiant que la majorité écrasante de sa base restera mobilisée. Le Cnapest a saisi, officiellement, le premier magistrat du pays pour qu'il intervienne, car il considère que son Chef du gouvernement et le ministre de l'éducation nationale ont failli au devoir de trouver une solution à ces légitimes revendications. Théoriquement, cette année scolaire sera compromise à partir de la fin de la semaine prochaine. M. B. RCD “répression et démagogie” “La répression que subit le corps des enseignants envahit tous les secteurs. La démagogie qui vient de s'imposer à l'Assemblée nationale aura des résultats immédiatement dommageables pour la crédibilité de l'état face à ses partenaires étrangers, ses intérêts économiques et la transparence du marché. Par démission ou compromission, la majorité de l'Assemblée nationale vient de se rendre coupable d'une indignité qui en dit long sur le sérieux et la cohérence de l'actuelle représentation parlementaire. Cette dérive montre, une fois de plus, que les alliances populistes sont toujours dominées par la surenchère. Dans le même temps, le harcèlement de la presse se poursuit. Le directeur du quotidien Le Matin, Mohamed Benchicou, est toujours interdit de sortie du territoire national et des journalistes encourent, à nouveau, des peines de prison ferme et des mesures de rétorsions financières. Un gouvernement réduit à une fonction d'agence publicitaire du Président-candidat, une Assemblée nationale qui s'abîme dans les dérapages des années 1990, attestent que le pourrissement du climat politique et social, appuyé par la répression et la censure, sont bien une stratégie de campagne électorale. Ce cynisme annonce une volonté délibérée de maintenir le statu quo, et c'est précisément de cela qu'il faut libérer le pays”. Faculté de médecine Des étudiants protestataires expulsés de force Une trentaine d'étudiants en médecine, qui avaient occupé les locaux de leur administration en signe de protestation contre la hausse de la moyenne de passage, ont été expulsés dans la nuit de mardi à mercredi par d'importants renforts policiers dépêchés sur les lieux par la sûreté de la wilaya d'Alger. Des véhicules de la police urbaine, la police judiciaire, la police scientifique et des inspecteurs “en civil” ont fait irruption dans l'enceinte de la faculté de médecine d'Alger vers 00h30 pour interpeller la trentaine d'étudiants dont huit filles qui attendaient une confirmation écrite du doyen de la faculté de médecine leur promettant une réponse définitive concernant leur revendication. La police a été dépêchée sur requête du doyen de la faculté. Les protestations des étudiants des 2e et 3e années de médecine ont débuté il y a environ 5 semaines. Ils demandent à ce que le doyen de la faculté de médecine réexamine les moyennes de passage de l'ensemble des étudiants pour l'année universitaire 2002-2003. à l'appui de leurs demandes, les conséquences du séisme du 21 mai dernier, la succession des grèves par le corps des professeurs et des agents au cours de la même année et les délais exceptionnellement courts entre les examens de synthèse et de rattrapage. Les examens de la 3e Emd ont eu lieu le 16 juillet. AAI