Parole de Jah, d'Allah et de tous les saints, la Kahina a, pour la soirée de ce lundi, ouvert grands les bras et les portes, celles de l'Afrique, du Maghreb et de toute l'Algérie, pour accueillir ainsi, avec honneur et amitié au pied même des monts majestueux du Chelia, sur la scène de son théâtre antique, le reggae le plus pur et le plus cristallin. Pour son bonheur, le public batnéen en a été le grand témoin. Timgad : De notre envoyé spécial Le Festival international de Timgad, au beau milieu de son parcours, continue de plus belle son rythme, allant crescendo, et confirme ainsi, au-delà de la volonté avérée des organisateurs, de vouloir en faire une réussite totale, qu'il suffit de se mettre au croisement des cinq continents pour atteindre les hauteurs et transmettre un message de paix, d'amour et d'amitié. Le bal s'est donc ouvert sous les rythmes et les couleurs magiques du reggae. Les six copains d'enfance, des Rastafaraï partis du fin fond de la Jamaïque et qui, avant d'aller rouler leur bosse un peu partout sur le globe, ont eu l'insigne privilège de travailler avec les Bummy Wailer, Jimmy Cliff et bien d'autres figures mythiques de cette musique féerique, sont ici face à un public insatiable. Toute la force et la vigueur mystique de la musique reggae constitue, il est vrai, une religiosité, qui, au nom du dieu Jah, s'est faite divine… Révélation. En ce sens, en tant que groupe accompli, Sixth Révélation s'est fait une réputation en béton, autant en Europe, aux Etats-Unis, au Japon et ailleurs. Il ne leur restait à découvrir alors que cette terre, berceau de l'ancêtre, la mère Afrique, qui aujourd'hui et à partir de Batna, leur ouvre grand son cœur, pour leur permettre de chanter la paix, l'amour et l'amitié. Les Aurès leur rendent l'écho et les jeunes, venus nombreux à leur rencontre, les ont énormément appréciés. Ils ont dansé jusque tard dans la nuit, se sont éclatés, filles et garçons, ont bu jusqu'à la lie cette musique enivrante. Les Sixth Révélation ont, pour exaucer leur rêve et combler leur désir et outre leurs propres compositions telles que The first cut in the depest et l'excellent tube Walking on the rimbows, repris des morceaux les plus connus du répertoire reggae, tel No women no cry et bien d'autres titres encore. Et c'est en chœur que tout le théâtre de Timgad a chanté et dansé aux rythmes de cette musique immortalisée dans la mémoire de l'humanité ; l'âme de Bob Marley veillait aux cieux, celle de la Kahina l'a, pour ce public merveilleux, invité. Et pour faire goûter à ce hôte, les saveurs du pays, Nacereddine Houra et Farid Houamed ont bercé leur monde dans la fièvre doucereuse des complaintes chaouies. La cuvée de cette cinquième soirée, pour être plus suave, a permis à l'excellent cheb Wahid de livrer quelques chansons qui, au-delà de tout dessert, ont constitué un apaisant remontant, le meilleur des pauses-café.