Environ 400 lots de terrain attribués dans le cadre du lotissement collectif Al Moustaqbal aux cadres de la wilaya de Djelfa tardent toujours à connaître la procédure de cession effective en direction de leurs bénéficiaires bien qu'entièrement payés. Djelfa : De notre bureau En dépit de l'ancienneté de cette situation qui perdure, les attributaires, qui sont pour certains dans l'expectative depuis plus de dix ans pour on ne sait quel motif, ne savent plus à quel saint se vouer. Lesdits actes administratifs, déclarent quelques-uns, sont en souffrance et aucun n'a été délivré à son bénéficiaire, que ce soit au cours de la période de l'Agence foncière communale (AFIC) ou celle de l'AFIW. A noter que l'AFIC était l'organe chargé de gérer le portefeuille foncier communal depuis la promulgation de la loi en septembre 1991 relative à l'orientation foncière avant de passer au statut d'agence de wilaya à la faveur d'un texte de loi portant aussi sur plusieurs amendements. A noter également que l'AFIW a été créée par arrêté interministériel daté du 24 juillet 2004. Sa vocation est d'acquérir des terrains auprès de l'Etat et des particuliers et d'en faire la promotion pour les revendre avec une marge bénéficiaire. Depuis, et malgré la succession de nombreux directeurs au titre pompeux de DG, huit au total, la situation ne s'est guère améliorée tant sur le plan du transfert de propriété que sur celui des missions principales qui lui sont dévolues par la réglementation. On ignore dans cette agence jusqu'au sommier de consistance de la commune. Mise à mort certaine Et le village champignon de Ouled Obeidallah, un lotissement de fortune mais régularisé par la wilaya, en est la parfaite illustration puisqu'à ce jour personne n'a pensé à recouvrer la faramineuse somme représentant le prix de cession du terrain d'assiette pour près de 450 bénéficiaires. Un calcul élémentaire avec les deux hypothèses qu'un lot fait en moyenne 200 m2 et que le coût du mètre carré est de 1000 DA, la créance serait de 90 millions de dinars ! Qu'attend-on pour en faire de même avec toutes les constructions illicites qui se chiffrent par centaines sur lesquelles l'administration communale a fait l'impasse lors de maintes opérations d'éradication de l'habitat précaire ? Ce que fait présentement cette agence est aux antipodes de ce que devrait lui dicter le souci de s'inscrire dans une logique de règles de la commercialité. Au lieu de prospections pour l'acquisition de nouveaux terrains et leur viabilité par une valeur ajoutée en vue de les rétrocéder moyennant une plus-value, on se complaît à s'autofinancer en termes de salaires du « revenu » que leur procurent les paiements effectués par des tiers des attributaires de terrains ! Nonobstant le fait qu'il s'agit là manifestement d'un détournement de chapitre réservé plutôt aux opérations de viabilité et autres, donc jugé illicite, l'astuce n'a pu durer plus longtemps. A ce propos justement, ce procédé simpliste et révélateur d'une incompétence caractérisée a finalement conduit à l'ultime marche vers la mise de la clé sous le paillasson. Inutile d'aller se fourvoyer dans une laborieuse analyse de ratios financiers pour déterminer les causes de cette future mise à mort certaine, tellement dans ce cas il est simple d'en faire la déduction en regardant — de loin d'ailleurs — l'indicateur de base dans le calcul de performance, à savoir le chiffre d'affaires (CA). Tenez-vous bien, pour la période allant du 1er novembre 2006 au 30 juin 2007, sur les huit unités commerciales que compte cette agence de wilaya, sept ont un CA nul : Djelfa, Messaâd, Aïn El Bel, El Idrissia, Dar Chioukh, Feidh El Botma et Hassi-Bahbah. Seule l'unité de Aïn Oussera semble un tantinet sauver cette agence de l'humiliation à plate couture. Sachant, d'autre part, que les seules charges fixes, les salaires plus les redevances fiscales et parafiscales, sans compter les dettes détenues par les fournisseurs, sont estimées à 2 millions de dinars/mois. Faites donc la multiplication par huit mois de nullités et vous verrez que même ceci n'a pas fait démordre l'actuel directeur de recenser 14 000 dossiers de demande de terrain. Comment va-t-il y répondre ? A moins d'un tour de prestidigitation.