Zoheïr B. et Abdelkayoum D., deux citoyens de Chelghoum Laïd, très connus pour leur appartenance et leur activisme au sein de l'UGTA, se sont fait l'écho, à la faveur d'un crochet au bureau d'El Watan de Constantine, de révélations aussi troublantes que gravissimes au sujet de prétendues manœuvres véreuses et de magouilles érigées en diktat par son triumvirat de choc, à savoir la direction de l'ex-agence foncière, le coordinateur de l'union locale et le député RND, Hamza Zaïd. Ce dernier serait le maître artisan d'une « machiavélique machination » qui aurait consisté en leur « élimination » de la liste des 50 bénéficiaires de lots de terrain (quota UGTA) au profit de personnes, non seulement étrangères à la commune, mais en plus qui auraient été déjà bénéficiaires de parcelles à bâtir dans leur propre région, à en croire la version des deux accusateurs qui ont à l'occasion exhibé une pile de documents officiels à l'appui de leurs griefs. Criant en désespoir de cause à ce qu'ils ont qualifié d'iniquité et d'affairisme de bas étage, le duo plaignant a revendiqué la restitution des deux lopins de 220 m2 chacun « spoliés » et interpellé, par voie de conséquence, les plus hautes autorités de la wilaya de Mila pour faire l'éclairage sur de telles pratiques scabreuses et discriminatoires. Dans la même veine, ils dévoileront que certaines parcelles « réappropriées » auraient été cédées à des fonctionnaires de l'agence foncière au rabais, soit à 10% de la valeur réelle de la parcelle évaluée à 1,8 million de dinars. Dans sa réaction, le député incriminé, agissant sous la casquette de coordinateur de l'union de wilaya de l'UGTA, n'ira pas non plus avec le dos de la cuillère pour fustiger les tenants des allégations mises en avant par ses pourfendeurs, allant jusqu'à les défier de prouver le bien-fondé de leurs déclarations. « Les propos mensongers visant ma propre personne et dans une moindre mesure le secrétaire de l'union locale ne sont que pure affabulation ourdie par des cercles occultes qui cherchent à se repositionner, dans la perspective des futures joutes électorales. » Et de marteler : « Les auteurs de ce matraquage systématique ne sont qu'un relais à la solde de caciques responsables tapis dans les institutions populaires. A plus forte raison », s'interroge le député Hamza Zaïd, quel est le secret inavoué de ce « timing » qui a consisté à déterrer cette histoire de lots de terrain montée de toutes pièces, précisément à un mois des assises nationales du RND ? En effet depuis l'attribution en 2002 des fameux 50 lots de terrains de l'UGTA, dans le cadre de la tripartite de 1996, beaucoup d'eau aura coulé sous le pont de cette affaire à multiples facettes. Approchés pour de plus amples informations, des responsables de l'annexe de gestion foncière de Chelghoum Laïd sont restés muets comme des carpes arguant que l'ensemble des dossiers a été transféré vers l'agence de régulation foncière de wilaya. Mais, au vu des nombreuses pièces à conviction contenues dans le volumineux dossier en la matière, les « syndicalistes rebelles » figuraient bel et bien sur la liste des bénéficiaires avant d'être « dégommés » face à leur refus prolongé d'acquittement de la redevance de la cession du lopin de terre, en dépit des avertissements réitérés notifiés par correspondances n°9, 36, et 201/2003, ainsi que la note n°329/2004 compostées du cachet gras et signées par l'ancien président du conseil d'administration de l'agence foncière. S'il est un fait troublant qui corrobore, toute proportion gardée, la thèse de la manipulation, ce serait sans conteste le trop plein de palinodies et de volte-face manifestées par les deux frondeurs. Sinon, pourquoi les auteurs de cette volée de bois vert ont tourné casaque subitement, alors qu'ils faisaient leur propre mea culpa, il y a à peine quelque temps, dans des lettres d'excuse individuelles et collectives adressées au wali, chef de daïra, P/APC et chef de sûreté de daïra, avouant de facto qu'ils avaient agi à hue et à dia en culpabilisant injustement les cadres syndicaux mis en cause ? Si des preuves à charge prouvant l'acte de malversation existent, comme cela a été rapporté au journal, pourquoi les « supposées » victimes n'ont pas saisi l'autorité pénale compétente sur une affaire aussi compromettante dont la genèse remonte au premier trimestre 2003 ? Vraiment curieux ! Pour fermer enfin la parenthèse sur ce dilemme cornélien, soulignons que les lots réappropriés par l'agence foncière de Chelghoum Laïd ont fait l'objet d'une vente aux enchères un mois après l'annonce parue dans le quotidien arabophone Annasr du 11 avril 2003. A. Boussaïd, M. Boumelih