Le cerveau des attentats suicide des 11 avril et juillet derniers a été abattu le 30 juillet dernier par les forces de sécurité, apprend-on de source sécuritaire. Il s'agit de Sid Ali Rachid, connu sous le sobriquet de Ali Dix, « conseiller militaire » auprès de la direction du GSPC et activant surtout dans la zone 2, dont les phalanges sont dirigées par Abou Yahia, de son vrai nom Abdelhamid Saâdaoui. Natif de la région de Aomar, à Lakhdaria, avec un niveau de terminale maths, ce terroriste redoutable âgé de 34 ans a une très grande influence sur Droukdel, l'émir du GSPC. Son élimination par une unité spéciale de l'ANP, à la suite d'un guet-apens tendu dans la région de Iboudrarène, au Djurdjura, wilaya de Tizi Ouzou, a été, selon nos sources, le fruit de plusieurs jours d'investigation. Tout a commencé avec l'arrestation d'un certain Samir qui a servi dans la transaction d'achat du camion de marque Toyota, de type Jac, utilisé dans l'attentat suicide du 11 juillet 2007 contre la caserne de Lakhdaria. Les informations qu'il a fournies vont permettre l'identification des éléments composant la filière opérationnelle des attentats suicide, après que ceux ayant fait partie de la logistique soient dans leur majorité arrêtés. Ce qui conduira à un guet-apens tendu par une unité spéciale de l'ANP, avec l'aide des citoyens d'Iboudrarène, contre « l'artisan » des opérations kamikazes, Ali Dix. Il a été surpris à sa sortie du maquis, certainement pour aller en ville avec un autre terroriste, Nour Mohamed, plus connu sous le pseudonyme de Haroun El Achaâchi, également membre de la direction du GSPC, âgé de 34 ans. Ce dernier était le principal acteur dans les filières de trafic d'armes en provenance du sud du pays. Il faisait partie de la phalange Al Moulathamoun (les enturbannés) que dirigeait avant Mokhtar Belmokhtar. Depuis la mort d'Abou Ammar et son remplacement par Abou Mossaab, qui s'est rendu récemment, El Achaâchi a rejoint la zone 2 pour être chargé des liaisons pour les transactions d'armes avec les phalanges du Sud et du Sahel. Lors de l'opération du 30 juillet dernier, El Achaâchi est mort sur le coup, alors que Ali Dix a succombé à ses blessures quelques heures plus tard. La perte de ces deux chefs très proches de Droukdel porte un sérieux coup au moral d'une troupe déjà très affectée par les désertions et les graves dissensions internes. Il est important de préciser, notent nos sources, que Ali Dix était l'artisan de la nouvelle stratégie du recours aux kamikazes, avec un double système qui lui permet d'activer les engins explosifs à distance au cas où le terroriste chargé de se faire tuer hésiterait à la dernière minute. Ses connaissances parfaites de la confection des bombes depuis son passage au sein du GIA ont fait de lui un artificier « redoutable et extrême intelligent », précise-t-on auprès des mêmes sources. C'est lui-même qui désignait les cibles, faisait la reconnaissance quelques jours avant l'opération pour s'assurer de leurs points faibles et forts et chargeait à chaque fois quelqu'un de confiance de filmer les attentats. Il jouait un rôle prépondérant dans le recrutement des jeunes, mais également dans le blanchiment d'argent du racket et des rançons soutirées après enlèvement. Ses relations étroites avec Droukdel le prédestinaient à prendre les rênes de la zone 2, une des plus importantes régions pour le GSPC du point de vue moyens humains, matériels et financiers.- Il formait, avec El Achaâchi, « le duo explosif » qui a engagé le GSPC dans la voie de l'autodestruction, en s'attirant les foudres de nombreux chefs des phalanges. Pour les spécialistes, leur élimination aura de lourdes conséquences sur le devenir de l'organisation criminelle.