Suite à deux terribles accidents mortels survenus au niveau du carrefour qui mène à la plage, en traversant la RN11, les habitants et les nombreux estivants qui fréquentent assidûment cette bourgade de la côte mostaganémoise manifesteront leur colère en bloquant, pendant une bonne partie de la nuit de jeudi, la RN11. Les manifestations reprendront jeudi en début d'après midi. Bloquant la circulation et les accès au village, brûlant des pneus usagés, les manifestants exigeront la venue du wali. Cette manifestation spontanée fait suite aux graves accidents dont aura été victime le jeune Medjadj Ali, âgé d'à peine 17 ans, et Benzidane Zoheir, âgé de 22 ans. C'est en remontant de la plage que les malheureux estivants se feront faucher par des chauffards. Dont l'un, originaire de Relizane, n'aura pas hésité à prendre la fuite après avoir violemment heurté sa victime. Ce n'est que jeudi qu'il sera identifié puis arrêté. Le premier accident ayant coûté la vie à Benzidane Zoheir, originaire de Aïn Sidi Chérif, s'est passé mardi dernier, alors que le second s'est déroulé le lendemain, quelques minutes à peine après le départ des gendarmes. Dans les deux cas, les victimes auront été heurtées de plein fouet alors qu'elles tentaient de rejoindre le village. Intervenant à 24 heures d'intervalle, ces accidents mortels auront jeté l'émoi et la consternation chez la population sédentaire ainsi que chez les vacanciers qui se regrouperont spontanément mercredi aux alentours de 21 heures, tout juste après la survenue du second accident. En l'absence des gendarmes, les citoyens présents sur les lieux tenteront vainement de contrôler la circulation sur ce tronçon particulièrement dangereux. En raison de la dénivelée du terrain mais également à cause de la vitesse excessive de nombreux automobilistes qui n'hésitent pas, dès que les gendarmes sont absents, à foncer à vive allure. Les accidents inquiètent Durant l'été, ce carrefour est sans conteste le plus dangereux du tronçon de cette double voie reliant Mostaganem à Oran. Selon des témoignages de citoyens, ce passage aurait à son triste bilan pas moins de 28 accidents mortels, la plupart intervenant durant la saison estivale qui voit la population passer de quelques centaines à plusieurs milliers. Habituellement, grâce aux renforts mobilisés dans le cadre de l'opération « Delphine », les gendarmes veillaient au grain jusqu'à des heures tardives. Sans doute épuisés par la récente visite du président de la République dans la région, qui aura mobilisé tous les services de sécurité quasiment 24h/24, les gendarmes qui étaient en faction à cet endroit ne pouvaient décemment réguler le trafic dont l'intensité était à son comble. L'information du décès du jeune Medjadj allait mettre le feu aux poudres. Accourant de la plage et des douars environnants, ils seront quelques centaines à envahir la petite bourgade ainsi que la route menant vers la plage. Dès 21 h30, la circulation sera totalement paralysée, nécessitant l'intervention du service d'ordre. La protesta se prolongera pendant une partie de la nuit. Les manifestants mirent le feu à des pneus usagers, pendant que certains tenteront vainement de brûler les bosquets de genets qui bordent la route. Les échauffourées reprendront, jeudi, avec plus d'intensité, provoquant encore une fois l'obstruction totale de la circulation, ce qui obligera les automobilistes à emprunter de longs détours pour rejoindre Oran ou Mostaganem. Ce n'est que vers 15h30 -suite aux promesses faites par le chef de daïra d'ériger un barrage permanent et de programmer la construction d'un rond-point sur cette double voie express-, que les manifestants daigneront lever le blocus de la route.
