Ils sont des dizaines de groupes, parfois organisés en randonnées pédestres ou en véhicules, à se rendre à la montagne pour briser la monotonie, et ce, à moindre coût. Prendre un bol d'air pur à la montagne à défaut d'un plongeon en pleine mer. Les jeunes et moins jeunes, venant des régions limitrophes telles que des Ouacifs, d'Iboudrarène, de Yattafène, n'ont souvent pas d'autres choix que de marcher ou faire de l'auto-stop. « Voiture ou camion, tout ce qui roule est bon », chantait Hugues Aufray. Cependant, Aswel n'est plus ce qu'il était, s'accordent à dire les moins jeunes qui campaient là pendant les années 1980. Voulant se distraire à l'intérieur du stade, des jeunes d'Ath Ouacif ont exprimé leur mécontentement au surveillant de piste. Celui-ci réplique : « Jouer au ballon sur la piste de course est interdit ». Petite déception chez les visiteurs. « Heureusement que le bol d'air est gratuit, car dans peu de temps, je crains qu'on nous interdise de nous arrêter ici », ironise Mustapha, un jeune étudiant. Mais, à Aswel, chacun trouve son compte. L'évasion est gratuite. Des groupes de jeunes, lauréats des examens (6e, BEM, bac), font des randonnées et découvrent la montagne. Ces enfants bénéficient de la reconnaissance des adultes de leur village ou de la commune de résidence. Les lieux sont fascinants.« Aswel s'offre à tous ceux qui n'ont pas les moyens pour partir ailleurs, mais aussi un bonheur aux amoureux de la nature et du calme », dit Hassan, un Algérois natif d'Ath Yenni. Aux alentours de l'entrée du fameux gouffre, qui fait la réputation des lieux, des troupeaux de bovins viennent s'abreuver et se mêlent aux familles qui s'adonnent à un pique-nique dans cette immensité rocheuse de rêve. Cependant, l'atteinte à l'environnement est catastrophique. La « bouche » du gouffre est défigurée par des détritus, des sacs en plastique, des bouteilles et des cannettes de bière vides. La montagne, la verdure et les points d'eau résisteront-ils à cette nouvelle catégorie de consommateurs pollueurs qui portent une grave atteinte à l'environnement ? Par incivisme, des gens jettent aussi des objets dans la profondeur du gouffre rien que pour entendre les échos de la résonance. Et pourtant, Aswel était, pendant longtemps, un bastion des campeurs, des équipes sportives, des spéléologues… Aujourd'hui, après un week-end quelque peu mouvementé, Aswel reprend son souffle. Alors, vivement le week-end prochain.