Dès le début de la saison estivale, les commerçants saisonniers se sont rués vers la corniche oranaise espérant comme à l'accoutumée que leur investissement leur rapportera gros. Que nenni ! Al'unanimité, les fast-foods, kebabs, pizzerias, glaciers… et même les loueurs de parasols et tables sur les plages déclarent : « La première quinzaine de juillet a été un fiasco, loin de toutes les prévisions les plus pessimistes. » D'habitude, l'affluence estivale est incessamment déclenchée après la parution des résultats du baccalauréat. Cette saison, elle n'a pas encore eu lieu. La location de villas, d'appartements et de bungalows en a été « le signe avant-coureur puisque les réservations pour le mois de juillet ont été, selon la moyenne supputée par les agents immobiliers, à hauteur de 25% seulement ». Dès mai et juin, les locations mises sur le marché étaient nombreuses car les bailleurs étaient encouragés par les affluences des années précédentes — à part l'année passée où la chute s'est fait ressentir. La location est devenue un commerce lucratif les mois d'été. Certains habitants ont construit sur les parties cour et/ou jardin des structures pouvant héberger des estivants. D'autres cèdent carrément un étage en aménageant des accès distincts à chaque étage de leur maison. Enfin, tous les rafistolages ont été de mise : des tiers louaient des garages sans fenêtre et, dans certains cas, sans sanitaires. Les petites résidences familiales nouvellement réceptionnées sont également importantes. Il en résulte une grande offre à la quête d'une grande affluence. Les bailleurs, qui ont réussi à maintenir le statu quo des prix durant les deux derniers mois, semblent enfin se soumettre. Enfin en partie, comme ceux qui cherchent encore preneurs pour le mois d'août pour leurs aménagements locatifs. Août est le mois de tous les espoirs. Les agents immobiliers, qui sont les indicateurs premiers du niveau du marché de la consommation, ne prévoient qu'un mois juste moyen. Les équipements de loisirs restent absents malgré le fait que la wilaya a déboursé une somme considérable pour promouvoir le tourisme local. En effet, la corniche a englouti des sommes importantes si l'on se réfère aux enveloppes faramineuses des grands projets comme l'autoroute Saint Roch-Les Andalouses, le Théâtre de Verdure, le rond-point de l'entrée Est, dit communément les Dauphins où un système sophistiqué de jets d'eau a été installé pour fonctionner une saison seulement et en panne depuis, l'esplanade des dunes et le Parc des loisirs et de l'artisanat de Bouisseville qui s'est mué avec les années en habitat et au milieu duquel se dresse le minaret d'une mosquée ! D'autres équipements hérités de la période coloniale restent délaissés. Le cinéma en plein air, le Neptune, qui appartient au domaine public, sis rue Notre-Dame d'Afrique à Bouisseville, reste abandonné après avoir servi comme parc à l'Epictat. Après la banqueroute de cette dernière, le Neptune, est devenu un cimetière pour voitures. Le mur qui fait office d'écran s'élevant sur 8 mètres et aussi large se dresse toujours. Aujourd'hui, les lieux des loisirs sont rares et c'est un euphémisme. Les soirées et les manifestations destinées aux familles manquent également. Résultat : une errance sans destination des estivants le long de la rue Mélinette qui traverse 5 quartiers de la commune et sur une longueur de 7 kilomètres. Les places publiques sont également prises d'assaut par les familles. A la place 5 Juillet, elles restaient en masse jusqu'à une heure tardive. Pourtant, tiennent à souligner les inconditionnels de la corniche, les saisons antérieures, c'était un lieu de fêtes interminables.