Un accident de la circulation s'est produit, tôt dans la matinée d'hier, au lieudit Haouch Tacht, sur la route reliant Tablat à Larbaâ (Blida). Le conducteur d'un autocar, transportant 47 passagers, a dérapé en voulant amorcer un virage dangereux. Son bus de marque chinoise échappera à son contrôle et fera plusieurs tonneaux avant de s'immobiliser au fond d'un ravin. Le bilan provisoire établi par la gendarmerie fait état de la mort de 4 personnes et de 42 blessés. Toutes originaires de Oued Souf, les victimes seront évacuées vers le secteur sanitaire de Larbaâ, lequel ne dispose pas de moyens adaptés à ce genre de situation. De là, le gros des victimes sera transféré vers l'hôpital de Zmirli (Alger), plus proche, ou encore vers Frantz Fanon (Blida), alors que quelques blessés légers ont été pris en charge par des familles de la localité. « Plusieurs blessés avaient des hémorragies graves qui ont nécessité leur transfert », fera remarquer une infirmière. Toujours sous perfusion au pavillon des urgences du secteur sanitaire, Chawki, 17 ans, nous confiera que plusieurs adolescents ont fait le voyage debout, et ils étaient assurément loin de se douter qu'ils allaient connaître un tel sort. « Le bus a démarré hier (avant-hier) à 8h30. L'association qui a organisé le voyage a invité plusieurs enfants », se souvient-il. Devant rallier une colonie de vacances à Tipaza, la délégation se composait d'une majorité d'enfants dont l'âge ne dépasse pas les 10 ans. Mais l'âge des quatre victimes de l'accident était de 23 ans. Habillées négligemment, elles étaient entreposées dans cette polyclinique exiguë. De l'herbe était présente sur leur corps tuméfié. Le gérant de la société des bus, qui « a l'habitude de louer (ses) cars », nous fera remarquer que son chauffeur, devant prendre l'autoroute de Bouira, a « préféré » passer par Tablat. « Il voulait certainement éviter la circulation qui a lieu lors du marché hebdomadaire à la Gare Omar », se reprend-il. S'agissant du nombre de passagers de cet autocar qui ne peut prendre que 30 tout au plus, le gérant éludera la question en assurant ignorer le nombre exact dans ce bus acquis en 2005. Pas moins de 47 personnes, dont certaines ne dépassaient pas les 20 ans, étaient entassées dans le bus qui devait parcourir plus de 600 km. Spectacle horrifiant Une vue cauchemardesque s'offre à tous ceux qui passent par ce tronçon routier de la RN8 D. Les débris du bus éventré jonchent tout le bas de la route et les effets des passagers ont été projetés sur plusieurs mètres. Les citoyens, encore hébétés par le spectacle auquel ils venaient d'assister, assurent qu'ils ont été les premiers à avoir pris connaissance de l'accident. Ils alerteront aussitôt les militaires dont le campement de Aït Tachet surplombe le lieu du sinistre. Le temps était brumeux et la chaussé glissante par endroits. Manquant visiblement de sommeil, le conducteur, qui s'en est sorti indemne, a raté son virage et s'est engagé sur cette ligne. Il ne connaissait visiblement pas bien cette route dangereuse. « Il (le chauffeur) ne devait pas connaître la région », ont supposé ces citoyens qui ont prêté main forte aux militaires. Le commandant de la caserne relève, pour sa part, que ses éléments étaient là à 9h30 et se sont servis de cordes pour retirer les passagers. Le commandant Frahtia Kamel, du groupement de la gendarmerie de Larbaâ, indique que ses éléments étaient également à pied d'œuvre pour venir en aide à ces victimes. De tels accidents sont légion sur ce tronçon « interdit » aux automobilistes lors des années du terrorisme. Gardant toujours les stigmates de la décennie noir, Larbaâ, localité la plus proche, est à plus de 10 km. Des citoyens relèvent que les pompiers de cette daïra ne sont pas arrivés immédiatement, ce qui aurait compliqué la situation des blessés. Toutefois, ces témoignages ont été battus en brèche par le commandant Bachi, chef de l'unité de la Protection civile de Larbaâ. Pour lui, ses éléments sont intervenus à 9h45. Sept ambulances et des camions furent à cet effet engagés pour gérer l'accident.