Azaghar a été, durant deux jours, la proie d'un immense incendie, sans doute d'origine criminelle et qui a entièrement brûlé le patrimoine oléicole de la majorité des villages des Aït Hendla (Aït Saïd, Aït Ikène, Tazrouts, Ighil Tizi Boa). Le feu qui s'est déclaré à la limite de la commune d'Ifigha (Azazga), s'est déplacé sur quelque sept kilomètres et a brûlé plusieurs centaines d'oliviers dont certains sont calcinés jusqu'aux racines. Toute cette superficie détruite est en grande partie oléicole mais la terre demeurait depuis plusieurs années en jachère, voire en maquis à certains endroits, ce qui a favorisé la propagation rapide du feu. Les propriétaires qui se sont rendus sur les lieux sont revenus consternés et abattus. La prochaine olivaison est déjà compromise et il faudra attendre la régénération des pousses porteuses de fruits qui nécessitent parfois deux saisons pour atteindre leur maturité. Un vrai désastre pour les ménages de la région qui puisent leurs ressources de cet arbre ancestral et béni. Un propriétaire du village d'Aït Saïd nous a déclaré que ses oliviers ont été en partie, soit calcinés, soit brûlés superficiellement aux branches. On rappellera qu'Azaghar produit plus de la moitié de l'huile de la région dont la qualité est considérée comme la mieux appréciée. On s'attend donc à ce que le prix du litre d'huile d'olive atteigne le maximum. Cependant, les producteurs de la Basse Kabylie (Akbou, Tazmalt, Ighzer Amokrane), communes limitrophes de la daïra de Bouzeguène et grands pourvoyeurs d'huile, réussissent toujours à stabiliser les prix en inondant le marché et en sillonnant les villages. Par ailleurs, plusieurs centaines d'oliviers ont subi le même sort dans la région d'Idjeur à la suite des bombardements du secteur sud. Le sinistre a atteint la limite des villages de Moknéa, d'Achallam, d' Ighil Boukiassa et d'Ighraine.