Le blocage qui dure depuis trois années au sein de l'UGTA à Souk Ahras n'a pas laissé coite l'instance centrale de cette organisation, ébranlée par les démissions collectives, des scandales en série dans la gestion des œuvres sociales de plusieurs secteurs, l'implication de quelques membres de l'instance de wilaya dans des projets déstabilisateurs et la récente condamnation du secrétaire général de l'union locale à une peine de six mois de prison ferme pour dilapidation de derniers publics. Une source proche de la centrale syndicale nous a confirmé le passage d'une commission, le mois de septembre, pour tenter de redresser la situation, ou à défaut « contenir » le linge sale déballé sur la place publique. La centrale syndicale gênée par « le cas Souk Ahras », à cause de dossiers accablants, ira-t-elle jusqu'à la dissolution du bureau de l'union de wilaya ? Où se limitera-t-elle à de simples palliatifs pour mieux réussir son propre congrès ? Des membres du conseil national de trois wilayas de l'Est nous répondrons avec scepticisme. « Même si la situation à Souk Ahras est inquiétante, la dissolution du bureau de l'union de wilaya est une solution extrême, difficile à envisager à cause de certains préalables », nous a déclaré l'un d'eux. Un autre enchaînera : « Nous devons avouer que l'UGTA à Souk Ahras est tripolaire. Un bras de fer est engagé depuis 2005, année de l'installation de l'actuel bureau de wilaya, contre l'actuel secrétaire général par un membre du bureau, lui-même contesté par 35 secteurs. La commission tentera de remédier à ce brouillamini ». Le troisième membre se limitera à nous déclarer que La situation de l'UGTA à Souk Ahras est peu reluisante. Une autre version est apportée par un syndicaliste au fait du dossier qui nous dira, après avoir requis l'anonymat à l'instar des autres interlocuteurs, que la commission ne tiendra compte ni des doléances adressées par les représentants des différents secteurs, ni des tiraillements existants au sein de l'instance de wilaya, ni encore de l'implication de ses membres dans des scandales avérés. Contrairement au statut et au règlement intérieur de l'organisation, qui stipule expressément la dissolution du bureau de wilaya dans pareil cas, nous assisterons à un simple coup d'épée dans l'eau. Le choix de sa composante est révélateur, pense-t-on. En attendant le passage des membres désignés par Sidi Saïd, les supputations vont bon train, et l'on parle déjà d'une simple substitution du SG de l'UW par les membres chargés de l'organique, recommandée par le syndicat de l'ENAB et par la puissante fédération de pétrochimie. Cette dernière affiche depuis des années ses ambitions sur l'échiquier syndico-politique. Le même prétendant est également soutenu par deux ex-députés des milieux financiers et un représentant d'un secteur au dessus de tout reproche et capable de représailles et ce, en guise de reconnaissance pour avoir collaboré dans la formation d'un lobby décideur à l'échelle de la wilaya, jonction entre " filières ", guerre des fédérations au niveau central et élections en perspective.