A la cité des 564 logements, plus connue par Bouamama, et située sur le plateau de Aïn El Bey, le calvaire des habitants a pour nom les vides sanitaires. Les membres du comité de quartier rappellent que le problème remonte à 1996, année de l'attribution des logements dans les 22 immeubles construits par la « défunte »Sonatiba, et réceptionnés sans réseau d'assainissement. « Depuis que nous avons occupé nos appartements, nous souffrons énormément des mauvaises odeurs qui se dégagent des caves souterraines. Ces coins sont devenus les abris favoris des rats, et l'endroit offrant les conditions idéales pour la reproduction des moustiques, qui pullulent même en hiver », s'insurgent les résidents. En fait, les eaux qui se déversent à partir des conduites d'évacuation des bâtiments stagnent dans le sous-sol, en raison de l'absence de collecteurs d'eaux usées dans une cité qui a pourtant accueilli des centaines de familles à la fin des années 1990. Le phénomène, occulté durant plus d'une décennie, deviendra une source d'ennuis pour des habitants qui ne savent plus à quel saint se vouer. La situation a été aggravée encore par la présence de locaux commerciaux, fermés ou abandonnés au rez-de-chaussée des bâtiments. Ces lieux sont les réceptacles des eaux à l'odeur nauséabonde qui coulent directement sur la route. Les citoyens déplorent la démission des services de l'OPGI, sollicités à maintes reprises mais sans résultat, alors que les élus du secteur urbain des Mûriers s'en sont lavés les mains, et répètent toujours que la question dépasse leurs compétences. Le cadre de vie, qualifié de désastreux par les habitants de la cité des 564 logements, se trouve aussi agressé par les multiples travaux engagés sur la route. Des chantiers confiés par l'APC de Constantine à une entreprise privée, mais qui ne se sont jamais achevés dans les règles de l'art, selon les propos des habitants. Les pénuries d'eau, qui peuvent durer parfois près de quinze jours, ont souvent été à l'origine de la grogne des riverains. Une colère qui a frôlé l'émeute il y a quelques semaines. « Pourtant, le problème relève de l'humeur de l'agent chargé d'ouvrir les vannes des conduites principales », nous disent les résidents de la cité Bouamama qui, bien que dépendant administrativement de l'antenne de l'ADE de la cité des Mûriers, sont contraints de se déplacer à la nouvelle ville Ali Mendjeli pour toute réclamation.