Premier regroupement d'habitations à l'entrée de la ville de Constantine, juste après l'aéroport Mohamed Boudiaf, la cité des Frères Ferrad, située sur l'un des abords stratégiques de la ville du Vieux Rocher, n'offre guère ce décor tant espéré pour la capitale de l'Est. Ce site a été oublié durant 28 ans, car n'ayant jamais profité d'une quelconque opération d'aménagement malgré les multiples projets lancés au profit des autres quartiers à la faveur de la manne financière dont a bénéficié la wilaya de Constantine. « Les habitants en ont marre de toutes les fausses promesses car on a l'impression d'être floués par les autorités concernées, sinon comment expliquer que des quartiers nouvellement créés aient bénéficié de tous les égards alors que notre cité, plus ancienne, et en dépit de son importance, soit demeurée toujours aux oubliettes », s'indignent les membres de l'association Ennour, représentante des citoyens de la cité des Frères Ferrad, au plateau de Aïn El Bey, dont les membres se disent outrés par la désinvolture des responsables locaux et la politique des deux poids deux mesures dont ils sont victimes depuis vingt-huit ans. Pourtant, la cité qui compte 700 constructions individuelles, en sus des bâtiments composés de 564 logements, soit un total de près de 10 000 habitants, demeure encore sans aménagements, ni trottoirs, ni même d' espaces verts et autres aires de jeu et de loisirs pour les enfants, alors que les lots de terrain, encore disponibles et distribués anarchiquement à des promoteurs à coup de milliards, se rétrécissent comme peau de chagrin. « Nous vivons dans des conditions de précarité indescriptible, été comme hiver, alors que les routes demeurent à l'état primaire sans trottoirs, ni goudron permettant l'accès aux habitations ; les travaux de VRD n'ont jamais été entrepris à ce jour bien que les constructions soient achevées à 100 %, et ce malgré le fait que l'étude d'aménagement de la cité existe déjà ; mais elle traîne toujours, alors que l'ouverture du chantier est prévue pour le début de l'année en cours après le lancement du cahier des charges par la DUC », affirment nos interlocuteurs, qui rappellent que leur cité a toujours été confondue par les responsables locaux avec celle de « Bortolazzo », laquelle a été bien entretenue. « Tous les travaux de raccordement au réseau de gaz, d'alimentation en eau potable et d'amenée de l'électricité ont été réalisés grâce aux efforts des habitants depuis la création de la cité mais jusqu'à quand ? » s'interrogent les représentants des résidents de cette cité. Toutes les correspondances adressées aux autorités de la wilaya sont restées sans lendemain, selon nos interlocuteurs, qui ne manquent pas d'avertir que « cette situation a engendré une dégradation de l'environnement urbain, ainsi que la prolifération des maladies liées à l'absence d'hygiène, sans citer le nombre important de personnes souffrant de difficultés respiratoires causées par la poussière », dans une lettre adressée récemment au wali de Constantine. Les habitants sollicitent encore une fois ce dernier d'accélérer les procédures devant permettre de lancer le projet et de leur éviter une autre année de calvaire.