Après la hausse vertigineuse, cet été, des tarifs de produits de large consommation, comme l'huile de cuisine, la semoule, les produits laitiers, la pomme de terre et la liste est longue, les matériaux de construction se sont mis de la partie dans cette partition prohibitive échevelée. La confirmation en a été donnée par plusieurs entrepreneurs et auto constructeurs, qui crient à l'unisson leur grogne et leur désapprobation face à cet état de fait. De l'avis de quelques dépositaires de ciment à Chelghoum Laïd : « La tension sur ce matériau résulte du fait de la faiblesse, voire la rupture des approvisionnements, en raison de problèmes techniques qui se seraient produits au niveau des cimenteries pourvoyeuses ». En tout état de cause, la spéculation a atteint des pics jamais égalés auparavant, car le sac de ciment qui coûtait, il y a à peine trois semaines, 260 à 280 DA, a fait un bond spectaculaire pour flirter avec la barre des 420, 450, puis 500 DA. Même son de cloche du côté du ciment blanc qui lui a emboîté le pas, dès lors que son prix a grimpé à 2 700/ 2 800 DA le sac de 50 kg (et ce n'est pas une blague), alors qu'il se proposait, il n' y a pas si longtemps, à 700 DA. Et la boucle est bouclée avec le quintal de fer rond 12, qui culmine à 5 000 DA, et dire qu'il s'écoulait tout récemment à 2 800/3 000 DA, au pire 3 200 DA ; tandis que le rouleau de 25 m de treillis à souder, cédé avant à 5 000 DA, s'achète à présent à 8 000, voire 10 000 DA. Dans la foulée de cette hallucinante et non moins brûlante hausse des prix, le carrelage n'a pas fait exception à la règle et se voit, en plus de la grande pénurie qui le caractérise, propulser vers les 400 DA le mètre carré. A en croire les sources d'une entreprise publique de matériaux de construction et d'une société privée de travaux publics basées à Mila, « la flambée des prix et la rareté de certains matériaux auraient pour origine le monopole et le surstockage pratiqués par des barons de la spéculation afin de provoquer la pénurie ». Les autorités de contrôle et de répression de ces présumées pratiques spéculatives, qui ont tendance à s'étendre à beaucoup de secteurs vitaux, sont interpellées sur cet énième coup de Trafalgar.