Le premier coup de manivelle du film « Ettakafa fi Ouleb », littéralement « La culture en boites », a été donné, mercredi passé, à Arzew. Cette deuxième réalisation, après « Daïf El Ghafla » ou « l'invité surprise », de la toute jeune association culturelle « Le Triangle Artistique » traite du problème des « Harraga », l'émigration clandestine qui fait des ravages dans les rangs des jeunes algériens vivant dans le désespoir. « D'autres thèmes comme le chômage, la pollution, la violence dans les écoles sont abordés parallèlement au thème principal », explique le réalisateur-scénariste et membre de l'association, Mebarki Zouaoui. « Ettakafa fi Ouleb », un titre qui pourrait être revu, aura comme têtes d'affiche une pléiade de comédiens qui ne sont plus à présenter : Bakhta, Haroudi, Hazim et consorts. La production de ce film vidéo, initialement un court métrage d'environ 52 minutes et un peu plus de 80 scènes, a été confiée à la boite Daho Vision Universal qui a déjà collaboré dans la production du premier produit de « Triangle Artistique ». Cette association culturelle crée, il y a juste deux ans, a été dénommée « Triangle artistique » parce qu'elle s'investit sur les trois pôles culturels que sont la musique, le théâtre et le cinéma, explique son président, M. Refsi Tahar, un des grands paroliers de la place oranaise. « Daïf El Ghafla » qui a été tourné en grande partie à Mostaganem et auquel ont contribué les services de sûreté de cette ville, a connu un appréciable succès lors de sa projection à Mostaganem et à Arzew. Au cours de sa toute courte histoire, l'association qui comprend dans ses rangs le Trio Haroudi (Tabek Mohamed, Mebarki Zouaoui et Mektif Mohamed), a participé aux galas musicaux et présenté des sketchs durant les mois de Ramadhan 2005 et 2006 à Oran. Ce mercredi, c'est au maire de la ville, accompagné de son staff et de la directrice du centre culturel, que l'association « Le triangle artistique » a fait l'honneur de lancer officiellement le tournage de ce deuxième produit. Après les essais du 1er plan sur la place du 1er Novembre 1954 aux environs de 16 heures et le coupé-roulé lancé par le maire, l'équipe de tournage s'est déplacée au Front de Mer pour des plans de coupe. L'animation subite qu'a provoquée ce début de tournage au centre-ville n'a pas manqué d'éveiller la curiosité des Arzewiens dont la plupart ont accueilli avec une sorte de fierté cette initiative. « Tourner un film à Arzew, c'est bon pour la ville », laissent-ils entendre en suivant, un peu à l'écart, les allers venues de ces cinéastes en herbe qui, avec très peu de moyens, tentent de s'imposer dans un domaine en perpétuelle régression et de briser le carcan imposé par ceux qui en détiennent les commandes.